Pour le 21e anniversaire de la mort de l'ayatollah Khomeini, son successeur Ali Khamenei a accusé vendredi l'opposition iranienne de ne pas respecter les enseignements du fondateur de la République islamique.

Lors de la même cérémonie, le président Mahmoud Ahmedinejad, réélu il y a un an, a mis en garde ses adversaires contre la tentation d'organiser de nouvelles manifestations le 12 juin, pour le premier anniversaire du scrutin présidentiel contesté.

Sous un soleil de plomb, des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées au mausolée de l'ayatollah Ruhollah Khomeini, au sud de Téhéran, pour rendre hommage au père de la révolution iranienne décédé le 4 juin 1989.

"Vous ne pouvez pas être un fidèle de l'imam Khomeini si vous approuvez les événements honteux de ces derniers mois (...) et leurs instigateurs", a dit Khamenei devant une foule qui scandait "Mort aux hypocrites", terme par lequel le régime désigne les dirigeants de l'opposition.

"Il est inacceptable de dire que ceux qui sont soutenus par l'Amérique et le régime sioniste sont des disciples de l'imam Khomeini", a poursuivi le guide suprême de la révolution, alors que l'assistance criait "Mort à Israël, mort à l'Amérique".

"Ceux qui rêvent que notre peuple se détourne de l'islam et de la révolution se trompent lourdement, comme toujours", a-t-il ajouté.

Les résultats de l'élection présidentielle du 12 juin 2009 ont été contestés par les partisans du candidat modéré Mirhossein Moussavi. Les manifestations qui ont suivi ont fait une trentaine de morts.

L'opposition entend profiter du premier anniversaire du scrutin, la semaine prochaine, pour organiser de nouveaux rassemblements. Ces derniers jours, plusieurs militants d'opposition ont été arrêtés.

"Ceux qui s'opposent au régime seront chassés par la nation", a averti vendredi le président Ahmadinejad.

Ces dernières années, toutes les tendances politiques étaient représentées au mausolée pour rendre hommage à la mémoire de l'imam Khomeini. Cette année, plusieurs dirigeants modérés, comme l'ancien président Mohammad Khatami, étaient absents.

Hassan, un petit-fils de Khomeini qui soutient Moussavi, a pris la parole mais son intervention a été interrompue à plusieurs reprises par les cris de militants extrémistes.