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Des opposants d’Ahmadinejad arrêtés. 14/06/2009 |
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Vague d'interpellations des réformateurs en Iran De nombreux militants des droits de l'Homme de premier plan, journalistes et personnalités politiques réformatrices ont été arrêtés ces derniers jours en Iran, riposte du régime des mollahs aux manifestations qui se sont emparées du pays après le résultat contesté de la présidentielle, selon les ONG internationales. Hadi Ghaemi, directeur de la Campagne internationale pour les droits de l'Homme, basée à New York, s'est entretenu avec les familles. Il estime à au moins 200 le nombre de ces personnes arrêtées ou portées manquantes dans tout le pays. Ces informations étaient impossibles à confirmer de sources indépendantes, le travail des journalistes étrangers en Iran étant restreint par les autorités. Téhéran ne fait pour sa part état que d'un petit nombre d'arrestations pour faits de violence. L'un des derniers et principaux à avoir été arrêtés, selon Hadi Ghaemi, est Ebrahim Yazdi, 74 ans. Ce ministre des Affaires étrangères juste après la révolution de 1979 dirige aujourd'hui le Mouvement pour la liberté de l'Iran (interdit, mais toléré). Il a été interpellé dans le service des soins intensifs de l'hôpital Pars de Téhéran, selon l'ONG. Une information confirmée par le fils de l'intéressé, Mehdi Noorbaksh, qui vit aux Etats-Unis. Arrêté mercredi alors qu'il était traité à l'hôpital, son père a été emmené à la prison d'Evin, en banlieue de Téhéran. "Ca a été très difficile d'obtenir des informations, les lignes téléphoniques sont coupées", a ajouté son fils. L'analyste iranien Saeed Leilaz a lui aussi été interpellé mercredi chez lui par des policiers en civil, rapporte sa femme, Sepehrnaz Panahi. Un de ses collègues, Mohammad-Reza Jalaipour, étudiant à Oxford, a également été arrêté. Selon le site en farsi de la BBC, il a été appréhendé à l'aéroport alors qu'il essayait de quitter le pays avec son épouse, Fatemeh Shams. Cette dernière a raconté à la BBC qu'aucune raison n'avait été fournie lors de cette arrestation. Le père de Mohammad-Reza Jalaipour, partisan de Mir Hossein Moussavi, s'est interrogé sur les ondes de la BBC: "Est-ce un crime de soutenir Moussavi? C'est ma seule question. Ils en sont à attaquer les femmes et les enfants." Selon Amnesty International, 17 militants politiques ont été arrêtés lundi soir après une manifestation pacifique à Tabriz, dans le nord-ouest du pays. Ghaffari Farzadi, un des dirigeants locaux du Mouvement pour la liberté et lecteur à l'Université de Tabriz, a aussi été interpellé, selon des témoins. Amnesty ajoute que la répression d'une manifestation à Oroumiye, également dans le nord-ouest, a causé la mort de deux personnes, tandis que des centaines d'autres étaient arrêtées. Dans le sud, à Shiraz, les manifestations étudiantes ont aussi été réprimées et une centaine de manifestants arrêtés. Et dans le nord, des miliciens bassidji armés ont investi le campus de la ville de Babol, s'en prenant aux étudiants, rapporte Amnesty. Parmi les autres responsables arrêtés ou disparus, selon la Campagne internationale: - Saeed Hajjarian, réformateur et conseiller de l'ancien président Mohammad Khatami, paralysé depuis une tentative d'assassinat en 2000 - Mohammad Tavasoli, directeur du bureau politique du Mouvement pour la liberté, arrêté le 16 juin - L'avocat spécialiste des droits de l'Homme Abdolfattah Soltani, arrêté à son bureau par des hommes se faisant passer pour des clients - L'ancien porte-parole de Khatami Abdolah Ramezanzadeh - Les journalistes Mahsa Amrabadi et Shiva Nazarahari - Le responsable politique Mostafa Tajzadeh - Les militants politiques Mohsen Aminzadeh, Mohammad Atrianfar et Mohammad Tavasoli - Les membres du Mouvement pour la liberté Ahmad Afjeiee, Emad Bahavar, Mojtaba Khandan, Saieed Zeraatkar, Rouholah Shafiee, Ali Mehrdad et Mohammad-Reza Ahmadinia - Les membres du Front de participation à l'Iran islamique (réformateur): Ali PourKhayeri, Shahin Nourbakhsh, Ali Taghipour Mohammad Shokuhi, Ashkan Mojaleli, Maysam Varahchehre, Mahdieh Minavi, et Farhad Nasrollahpour - Les membres du conseil central d'ADVAR, groupe d'anciens élèves de l'université, le secrétaire général Ahmad Zaydabadi, Hadi Kahal et Hamed Iranshahi - Les militants Payam Haydar Ghazvini, Nasim Riahi, Mojtaba Rajabi, et Atar Rashidi dans la province de Ghazvin. |