BEYROUTH - Les forces de sécurité syriennes ont ouvert le feu samedi sur la foule qui assistait dans l'est du pays aux obsèques de Mechaal al Tammo, figure de l'opposition kurde assassinée la veille, ont rapporté des militants hostiles au régime du président Bachar al Assad.
Ces tirs ont fait deux morts et trois blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, dont le siège est à Londres.
Plus de 50.000 personnes s'étaient rassemblées dans la ville de Kamichli pour rendre un dernier hommage au militant kurde et les obsèques se sont transformées en manifestation contre le président Assad.
Une vidéo reprise par la chaîne de télévision Al Djazira a montré le cercueil de Tammo porté à l'épaule, drapé dans les couleurs kurdes et couvert de fleurs. "Dégage! Dégage!", scandait la foule à l'adresse du président Assad, contesté par la rue depuis mars.
Libéré de prison cette année, Mechaal al Tammo ne ménageait pas ses critiques envers le régime mais s'était aussi attiré les foudres de certains partis kurdes.
Fares al Tammo, son fils, a déclaré à la chaîne Al Djazira à Arbil, dans le nord de l'Irak, que les Kurdes étaient indignés par l'assassinat de son père et tenaient le régime Assad pour responsable de sa mort.
"Les Kurdes ne baisseront pas les bras tant que le régime n'aura pas été renversé et Bachar al Assad exécuté", a-t-il dit.
La sécurité a été renforcée dans les quartiers kurdes de la capitale, Damas, ont rapporté des opposants. Les Kurdes représentent 10% environ des 20 millions d'habitants de la Syrie et une majorité d'entre eux soutiennent le soulèvement contre le régime baassiste.
Les forces de sécurité ont également tiré samedi sur une procession funéraire à Douma, dans la banlieue de Damas, où étaient enterrées trois personnes tuées la veille. Les tirs ont fait un mort et dix blessés, selon l'Observatoire des droits de l'homme.
Vendredi, les violences après la grande prière avaient fait au moins huit morts.
Les Nations unies estiment à au moins 2.900 le nombre de civils tués depuis le début du mouvement de contestation.