Amnesty appelle Paris et Bucarest à cesser d'expulser les Roms
Reuters, le 12 septembre 2012
PARIS - Amnesty international appelle la France et la Roumanie à mettre un terme aux expulsions forcées de Roms au moment où deux ministres français se rendent mercredi à Bucarest pour y porter un "message de fermeté".
Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et celui délégué aux Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, veulent convaincre les autorités roumaines d'améliorer les conditions d'existence des Roms sur leur propre territoire.
Dans un communiqué, Amnesty international souligne que cette rencontre intervient au lendemain de deux nouvelles expulsions, l'une dans le quartier de Pirita à Baia Mare, en Roumanie, l'autre à Villeneuve-le-Roi, dans la banlieue sud-est de Paris.
"Dans toute l'Europe, les Roms sont victimes d'expulsions forcées. Ils sont privés dans les faits de leurs droits fondamentaux au logement, à la santé et à l'éducation", déclare John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty international.
"Les expulsions forcées sont illégales et constituent une violation des droits humains. Il est grand temps que la Roumanie et la France, États membres de l'Union européenne, cessent cette pratique", ajoute-t-il.
Depuis le début de l'été, les opérations de démantèlement de camps illégaux se sont multipliées en France malgré l'arrivée de la gauche au pouvoir, alors qu'elle-même dénonçait ces pratiques lorsque Nicolas Sarkozy présidait le pays.
Selon Direct Matin daté de mercredi, d'ici à la fin septembre 7.000 Roms auront été reconduits à la frontière, sur les 15.000 supposés résider sur le territoire.
Pour justifier sa politique, Manuel Valls a fait sienne mardi une formule de l'ancien Premier ministre PS Michel Rocard : "La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde et de l'Europe".
Au PS, peu de voix s'élèvent contre la fermeté affichée par le ministre de l'Intérieur, qui a été très applaudi sur ce thème lors de l'université du parti fin août à la Rochelle.