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Recrudescence des viols et du recrutement d'enfants soldats – Amnesty International.be -
le 29 sept. 2008
 

Des rebelles rwandais et des villageois tués dans un raid en RDC

Reuters, le 13 février 2009

Plus de 40 rebelles hutus rwandais ont été tués lors d'un raid aérien opéré jeudi par les forces rwando-congolaises dans l'est de la République démocratique du Congo, a annoncé vendredi l'armée de la RDC.

Selon l'organisation Human Rights Watch (HRW), l'offensive conjointe engagée depuis trois semaines par les troupes de la RDC et du Rwanda suscite des représailles des rebelles qui ont causé la mort d'une centaine de villageois.

Le gouvernement congolais a autorisé le mois dernier le déploiement de plusieurs milliers de soldats rwandais dans la province du Nord-Kivu pour des opérations communes visant à désarmer les milices hutues rwandaises présentes dans l'est de la RDC depuis la fin du génocide rwandais de 1994.

"Un raid aérien a été lancé sur une position (rebelle) de Kashebere où des commandants étaient réunis. Le bilan de cette attaque s'élève à plus de 40 morts et de nombreux blessés", dit un communiqué de l'armée congolaise reçu vendredi par Reuters.

Les forces terrestres rwando-congolaises ont aussi infligé de "lourdes" pertes aux rebelles en donnant l'assaut à un centre de commandement des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) dans le village de Majembe, précise l'armée.

Des survivants ont jeté les cadavres des rebelles dans une rivière, aussi ne peut-on avancer de chiffre précis, ajoute le communiqué militaire.

La décision du président congolais Joseph Kabila de laisser entrer quelque 4.000 soldats rwandais en RDC a été critiquée par l'opposition et par certains alliés politiques de Kabila.

Le Rwanda est déjà intervenu à deux reprises sur l'immense territoire de son voisin dans le but de poursuivre les insurgés du FDLR, mouvement composé d'anciens soldats rwandais et de miliciens Interahamwé impliqués dans le génocide de 1994.

EXACTIONS EN SÉRIE

En 1998, une incursion militaire rwandaise avait contribué à déclencher une guerre de six ans qui attira dans le pays six armées africaines et causa une catastrophe humanitaire dont le bilan est estimé à 5,4 millions de morts.

Jusqu'aux attaques de jeudi, les militaires congolais et rwandais disaient avoir tué quelques dizaines d'activistes des FDLR. Mais selon l'Onu, des centaines de rebelles rwandais et leurs proches se sont rendus et ont demandé leur rapatriement.

Le gros des combattants rebelles, estimés à 6.000 hommes environ, s'est retranché dans la brousse, où plus de 100 civils accusés de les avoir trahis ont été massacrés selon HRW.

"Les FDLR ont un très vilain passé, mais nous n'avons pas observé un tel degré de violence depuis des années (...) nous avons enregistré de nombreux abus des FDLR, mais il s'agit là de meurtres aux proportions effrayantes", souligne Anneke Van Woudenberg, responsable de HRW, dans un communiqué.

Des survivants ont déclaré à Human Rights Watch que des éléments des FDLR avaient ouvert le feu au fusil et à la grenade sur des villageois avant de tuer une fillette de 10 ans en la frappant contre un mur et d'éventrer une femme enceinte.

"Une quarantaine de soldats (congolais et rwandais) sont entrés dans la localité et ont capturé quelques hommes des FDLR. Les autres se sont enfuis", a déclaré à Reuters Mutower Bashamwami, 38 ans, dans un camp de civils déplacés à Minova, sur les bords du lac Kivu (Est congolais).

"Après le départ des soldats, les FDLR sont revenus et ont tiré sur les gens (...) J'ai cinq enfants. Deux ont été tués par balles quand nous nous sommes enfuis. Un autre est perdu et deux sont ici avec moi dans le camp", a-t-il ajouté.

HRW accuse aussi l'armée rwandaise à dominante tutsie d'avoir commis des exactions contre des civils congolais.

"Les soldats tutsis m'ont accusé d'être la femme d'un combattant des FDLR, rien que parce que je suis hutue", a rapporté une femme qui a dit avoir été violée par un soldat rwandais au village de Remeka. "Après m'avoir violée, ils ont brûlé ma maison (...) J'étais enceinte, mais (...) je pense avoir perdu mon premier enfant."

   

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