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Congo-Kinshasa : Le HCR craint pour la sécurité des civils congolais pris au piège des violences

Nations Unis, le 10 Mai 2007

Même si les combats de grande ampleur entre forces armées rivales se sont calmés dans le Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), les civils continuent d'être confrontés à des menaces, des attaques et même des assassinats et des viols, s'inquiète le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

« L'incendie des habitations de civils et les meurtres de civils doivent cesser immédiatement », a exhorté Ralf Gruenert, le délégué adjoint de l'UNHCR en RDC, chargé de la protection, dans un communiqué publié hier depuis Kiwanja.

« Nous appelons instamment tous les groupes armés du Nord-Kivu à s'abstenir de toute violation du droit international humanitaire et de toute violation des droits humains », a-t-il déclaré.

Pendant les trois derniers mois, la situation d'instabilité ininterrompue dans cette province a forcé quelque 123 000 Congolais à fuir leur foyer. Certains vivent dans des abris peu solides dans des sites pour déplacés, d'autres sont hébergés par des familles d'accueil.

L'UNHCR est très préoccupé par les déplacements de civils et par le fait que des innocents soient pris pour cible. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés et ses partenaires humanitaires ont renforcé leurs visites auprès des sites accueillant des personnes qui ont fui leur foyer lors de la dernière vague de déplacements internes survenue dans l'est du pays.

Ce mouvement a fait suite au déploiement, en février dernier, de nouvelles brigades brassées dans le Nord-Kivu et au lancement d'opérations militaires par le gouvernement de la RDC contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) le mois dernier. Les brigades brassées incluent à la fois des troupes de l'armée régulière et d'anciens groupes armés dissidents.

L'étendue exacte des abus commis dans le Nord-Kivu reste inconnue car les travailleurs humanitaires n'ont pas accès à certaines zones pour des raisons de sécurité. Toutefois, d'après les informations recueillies auprès des personnes déplacées qui ont pu être interrogées à Kiwanja, il ne fait pas de doute que le problème est grave.

L'UNHCR, qui travaille en partenariat avec d'autres agences des Nations Unies, distribue de l'aide à une grande partie des déplacés récemment arrivés dans le Nord-Kivu. Parallèlement, les équipes de l'agence qui assurent le suivi de la situation offrent une écoute attentive aux civils pour qu'ils puissent leur faire part de leurs problèmes. Parmi cette population diverse figurent des enfants et des femmes, qui sont souvent réticents à l'idée d'exprimer leurs difficultés en présence d'hommes.

Un autre objectif poursuivi dans le cadre de ce travail de surveillance est d'identifier, par l'intermédiaire des déplacés eux-mêmes, leurs besoins principaux.

Les femmes veuves interrogées ont ainsi expliqué que l'accès à l'eau potable était un problème. Les adolescents ont, quant à eux, fait part de leurs craintes d'être recrutés par des groupes armés comme cela a été le cas pour certains de leurs amis. D'autres mentionnent les soins de santé et les abris d'urgence.

Plus d'un million de personnes restent déplacées au sein des frontières de la RDC, dont plus de 600 000 au Nord-Kivu selon les estimations. Quelque 340 000 Congolais sont réfugiés, pour la plupart dans les pays voisins de la région des Grands Lacs.

   


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