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Carte de la Syrie

 
  Syrie : la plus large vague d'arrestations depuis le début de la contestation

AFP, le 2 avril 2011

Les autorités syriennes ont procédé samedi à la plus large vague d'arrestations d'opposants depuis le début mi-mars de la contestation contre le régime, ont indiqué dans un communiqué huit organisations de défense des droits de l'Homme.

Les Etats-Unis et l'ONU ont dénoncé le recours à la Force contre les manifestations qui ont eu lieu vendredi en Syrie à l'appel d'opposants déçus par l'absence d'annonce par le président Bachar al-Assad d'une réforme démocratique majeure face à la contestation sans précédent.

Selon le communiqué, 46 personnes ont été appréhendées dans trois villes du pays. Onze ont été interpellées après un sit-in dans la mosquée al-Rifaï dans la Capitale, 18 ont été arrêtées à Douma (15 km au Nord de Damas) dont 8 blessés, et 17 à Homs (160 km au nord).

Par ailleurs à Deraa, à 100 km au sud de la Capitale, épicentre de la contestation lancée le 15 mars, il y a eu une dizaines d'arrestations, selon des militants.

"Nous condamnons ce comportement extrêmement violent et injustifié des services de sécurité syriens face aux rassemblements pacifiques à Douma où les forces de l'ordre ont usé de la Force de manière abusive Contre les manifestants," affirme le communiqué qui fait état de quatre morts et de dizaines de blessés dans cette agglomération vendredi.

Un militant des droits de l'Homme avait fait état de huit morts.

Un témoin avait affirmé que les policiers avaient riposté par des tirs à balles réelles contre les manifestants qui leur lançaient des pierres, mais les autorités ont accusé "une bande armée" d'avoir tiré.

Dans la ville industrielle de Homs, où des manifestations avaient également eu lieu, l'agence officielle Sana a accusé une autre "bande armée" d'avoir tiré contre des manifestants dans cette ville, tuant "une fillette".

A Deraa, quelque 200 personnes ont manifesté de nouveau. "La mort plutôt que l'humiliation", "Liberté, Liberté", ont-ils scandé, alors que la Syrie vit depuis près de 50 ans sous le régime de l'état d'urgence qui réduit les libertés et interdit les manifestations.

Des dizaines de manifestants ont été interpellés et embarqués à bord d'un autocar après le rassemblement, a indiqué un témoin. A l'Aube avaient déjà été appréhendés l'architecte Khaled al-Hassan, l'avocat Hassan al-Aswad, l'enseignant Issam Mohammed et Mohammad Fara, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé à Londres.

L'OSDH a exigé dans un communiqué que "soient libérés tous les prisonniers d'opinion, que cessent les arrestations abusives d'opposants politiques et que les citoyens puisse jouir de leurs droits légitimes de se rassembler pacifiquement et de s'exprimer".

Par ailleurs, a été postée samedi sur Youtube une intervention d'un député de Deraa qui a accusé devant le Parlement les forces de sécurité d'avoir ouvert le feu "sans pitié" et reproché au chef de l'Etat de n'être pas venu dans la région pour s'excuser.

Selon Youtube, Youssef Abou Roumiyé aurait fait ce réquisitoire le 27 mars, quand les députés avaient invité le chef de l'Etat à venir présenter ses réformes, mais il a été impossible d'en avoir confirmation.

Les forces de sécurité "ont ouvert le feu sur des citoyens à Deraa faisant des morts et des blessés, et ont empêché que ces derniers soient transportés vers les hôpitaux", raconte-il.

Après ces faits, "les gens (...) attendaient vraiment la visite du président Bachar al Assad, ses excuses et ses condoléances aux habitants".

Les Etats-Unis ont salué vendredi le "courage et la dignité" des manifestants syriens, et le chef de l'ONU Ban Ki-moon "a déploré le recours à la violence contre des manifestants pacifiques", selon un communiqué de son porte-parole.

   


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