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Anna Politkovskaïa : dossier transmis à un tribunal militaire, selon son fils AFP, le 3 octobre 2008
PARIS - Le dossier sur le meurtre de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, tuée à Moscou le 7 octobre 2006, va être transmis à un tribunal militaire, a déclaré son fils Ilya Politkovski vendredi lors d'une conférence de presse au siège de Reporters sans Frontières (RSF) à Paris. L'affaire va être transmise (à la justice). Ce sera devant un tribunal militaire", a expliqué M. Politkovski, qui est partie civile. "Le procès pourrait se dérouler à huis-clos", mais la décision sur ce sujet "n'a pas encore été rendue", a-t-il ajouté. Le parquet général russe a clos le 18 juin l'enquête sur le meurtre de la journaliste russe. Trois personnes sont inculpées de meurtre: Sergueï Khadjikourbanov ainsi que les frères Djabraïl et Ibraguim Makhmoudov. Un quatrième suspect, l'ancien officier du FSB (services secrets, ex-KGB), Pavel Riagouzov, est inculpé d'abus de pouvoir et d'extorsion de 10.000 dollars, ajoute le parquet. "Au tribunal, on ne jugera qu'une infime partie de cette affaire: l'exécuteur et les commanditaires ne seront pas sur le banc des accusés", a regretté M. Politkovski. Selon le parquet, le véritable meurtrier de la journaliste est en fuite en Europe occidentale. "Des déclarations disant que l'affaire est élucidée seraient mensongères", a-t-il prévenu. "Nous craignons que les autorités russes fassent beaucoup de bruit après ce procès en disant que l'affaire est close", a souligné le nouveau secrétaire général de RSF, Jean-François Julliard. M. Politkovski a dit sa conviction que "des collaborateurs des services spéciaux ont depuis le début tenté d'interférer dans l'enquête". "Je n'accuse pas le gouvernement et les autorités russes. Je parle d'éléments isolés au sein des services spéciaux", a-t-il précisé. Pour M. Julliard, l'arrivée de Dmitri Medvedev (à la présidence) n'a rien changé" à la situation des médias en Russie . Dix-neuf journalistes ont été tués en Russie depuis 2000 et il y a une "impunité totale dans ces affaires-là", a-t-il rappelé. M. Julliard s'est également inquiété du "manque criant de pluralisme dans l'audiovisuel" et de l'emploi de plus en plus fréquent, selon lui, d'"accusations d'extrémisme pour faire taire les médias indépendants". RSF va se rendre "rapidement" dans le Caucase, où la situation est "encore plus explosive", afin de voir comment elle peut y aider les "rares médias indépendants", a-t-il ajouté
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