Conakry - Des membres de l'ethnie malinké ont déclenché des émeutes dans quatre villes de Guinée, tuant un homme et détruisant des magasins dirigés par des peuls, sur fond de violences ethniques qui ont débordé de la capitale, Conakry.
Les tensions sont vives dans ce pays africain, alors que le second tour de l'élection présidentielle, opposant un Peul et Malinké, a été reporté. L'ONU a annoncé la semaine dernière qu'une partie de la violence dans la capitale semblait avoir une origine ethnique. Au moins une personne a été tuée et 62 blessées la semaine dernière à Conakry.
Dans le village de Siguiri (nord), un homme a été tué à coups de machettes par des Malinké, a confié lundi un parent de la victime à l'Associated Press. Selon une radio locale, des magasins détenus par des Peuls à Siguiri, Kankan, N'Zerekore et Kissidougou ont été vandalisés par des Malinkés pendant le week-end.
Vendredi, le chef de la commission électorale, Siaka Toumani Sangaré, a reporté pour la deuxième fois le second tour de l'élection, affirmant qu'il n'était "pas possible" de maintenir le vote dimanche. Il n'a pas donné de nouvelle date pour le scrutin.
Un des candidats, Cellou Dalein Diallo, est un Peul. Bien qu'étant le plus important groupe ethnique du pays, les Peuls n'ont jamais eu un des leurs à la tête du pays. Son rival, Alpha Condé, est un Malinké, un groupe très bien représenté au sein de l'armée et la junte, à qui l'on impute la responsabilité d'un massacre de manifestants pro-démocratie en septembre 2009 dans la capitale, Conakry.
La semaine dernière à Conakry, les forces de sécurité ont tiré sur des manifestants qui n'étaient pas armés, selon l'ONU. Un garçon de sept ans, blessé à la tête, est toujours dans le coma.