JUILLET 2008 : La Chine revient sur sa promesse de ne pas censurer l'internet durant les JO | |||||
Reuters le 30 juillet 2008 |
|||||
PEKIN - La police chinoise est mobilisée pour garantir une "sécurité absolue sans le moindre écart" au Tibet pendant les Jeux olympiques de Pékin, rapporte mercredi le quotidien Tibet Daily.
Les effectifs seront renforcés devant les principaux bâtiments et les contrôles seront accentués aux frontières de la région autonome, ajoute le journal, qui cite des mesures préconisées lors d'une réunion du bureau de sécurité publique du Tibet tenue dimanche. Les autorités chinoises chercheront également à améliorer la coopération avec les pays voisins "en réprimant résolument les activités séparatistes de la clique du dalaï-lama", que Pékin accuse depuis les émeutes de la mi-mars à Lhassa de fomenter des troubles pour perturber le déroulement des Jeux. Pékin presse régulièrement l' Inde et le Népal, où vivent des milliers de Tibétains en exil, d'agir davantage contre les mouvements indépendantistes tibétains présents sur leur sol. Les congés des policiers chinois au Tibet ont été suspendus pendant la durée des Jeux, du 8 au 24 août, ajoute le Tibet Daily. "ILS AIGUISENT LEURS LAMES" Au Xinjiang, région en proie à des tensions séparatistes de la part de la minorité ouïghoure, les 4.299 autobus publics de la capitale régionale Urumqi transporteront des "inspecteurs de sécurité" pendant la compétition, rapporte un autre journal. A Pékin, des milliers de policiers supplémentaires ont été déployés pour faire face à la menace terroriste représentée selon les services de sécurité par des "forces hostiles" menées par les Tibétains, les Ouïghours et d'éventuels autres groupes. "Sans exception, ils aiguisent leurs lames et s'apprêtent à agir", peut-on lire dans le journal officiel de la Police armée du peuple. "Des forces hostiles et terroristes cherchent à avoir un impact international et elles vont certainement tendre leurs mains noires vers les lieux olympiques et d'autres cibles importantes", ajoute le journal. Les groupes de défense des minorités tibétaine et ouïghoure accusent Pékin d'exagérer la menace terroriste pour justifier la répression de manifestations pacifiques. "Nous nous inquiétons que le manque d'accès indépendant à des régions comme le Tibet ou le Xinjiang facilite le battage gouvernemental sur une prétendue menace terroriste", déclare Phelim Kine, spécialiste de l' Asie pour l'ONG Human Rights Watch La Chine revient sur sa promesse de ne pas censurer l'internet durant les JO AFP, le 30 juillet 2008PEKIN - Comme les 253 millions d'internautes chinois, les journalistes étrangers accrédités pour les JO de Pékin n'auront qu'une version censurée de l'internet, contrairement aux promesses des autorités. Cette décision, confirmée mercredi à seulement dix jours de l'événement (8-24 août), a déclenché une polémique. Journalistes et responsables olympiques se sont indignés que l'engagement d'assouplir le contrôle de la Toile pendant les Jeux ne soit pas tenu. Les pages et sites concernant le mouvement spirituel Falungong, interdit en Chine , et d'autres sites non précisés, resteront verrouillés pour les plus de 5.000 journalistes travaillant au principal centre de presse des JO à Pékin (MPC, Main press center), a indiqué à l'AFP le porte-parole du comité d'organisation, Sun Weide. Depuis le MPC, l'AFP a pu constater l'impossibilité d'accéder à des sites dissidents, pro-tibétains ou ceux d'organisation de défense des droits de l'Homme, comme Amnesty International ou Reporters sans frontières.
Lors d'un entretien exclusif avec l'AFP il y a deux semaines, le président du CIO Jacques Rogge s'était pourtant félicité de la liberté accordé à la presse étrangère.
Pas un accès illimité "Pour la première fois, les médias étrangers pourront faire des reportages librement, les transmettre librement en Chine. Il n'y aura pas de censure sur internet", avait-il assuré. Mais Sun Weide a douché ces espoirs en affirmant mercredi que la promesse des autorités était seulement d'autoriser "suffisamment" d'accès à internet pour travailler, mais pas un accès illimité. "Notre promesse était que les journalistes pourraient se servir d'internet pour leur travail pendant les jeux Olympiques. Et nous leur avons donné suffisamment d'accès pour cela", a-t-il insisté. Le CIO, embarrassé, a reconnu que la Chine n'avait jamais envisagé de lever toutes les restrictions: "Ils (les responsables chinois) ont toujours fait clairement savoir que l'accès à certains sites posait problème et nous travaillons avec eux pour nous assurer que les médias aient le moins de restrictions possibles", a expliqué à l'AFP Giselle Davies, la porte-parole du CIO. Selon elle, le CIO pensait que la Chine se contenterait de bloquer l'accès aux sites pornographiques et portant atteinte à la sécurité nationale. La Chine au premier rang "Il serait incorrect de dire que nous savions à l'avance que la Chine allait restreindre l'accès à certains sites, et nous poussons pour que ces restrictions soient levées", s'est-elle cependant défendue. Le responsable de la presse du Comité international olympique (CIO), Kevan Gosper, a indiqué qu'il soulèverait la question auprès des autorités chinoises. "Je vais leur en parler et voir leur réaction", a-t-il expliqué. De son côté, le président du Comité olympique australien John Coates, également membre du CIO, s'est montré contrarié, estimant que la Chine faisait marche arrière sur une promesse olympique "clef". Mardi, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères avait déjà précisé que les sites liés au Falungong seraient inaccessibles depuis le MPC.
Et, à l'occasion des jeux de Pékin, les nouveaux médias, comme l'internet et les téléphones mobiles, feront leur entrée sur le marché. Pour cette édition des JO, 187 pays ont ainsi acquis les droits nouveaux médias contre moins de 10 à Athènes. La police interpelle 125 manifestants tibétains au Népal Reuters, le 25 juillet 2008 KATMANDOU - La police népalaise a dit avoir interpellé 125 réfugiés tibétains, dont des moines, pour avoir tenté de pénétrer à l'intérieur du consulat de Chine à Katmandou.
Plus de 20.000 Tibétains sont établis au Népal et nombre d'exilés manifestent régulièrement à Katmandou contre la répression chinoise au Tibet.
Selon l'ONG Human Rights Watch, au moins 8.350 Tibétains ont été interpellés entre le 10 mars et le 18 juillet au Népal, pour bon nombre plus d'une fois. |