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  Chine : opposants muselés pour le 18e anniversaire du massacre de Tiananmen

PEKIN (AFP), le 4 juin 2007

Pour le 18e anniversaire du massacre de la place Tiananmen de Pékin, passé sous silence par les médias officiels, les autorités chinoises ont maintenu la pression sur les dissidents, qui ont dénoncé lundi les arrestations et les mises en résidence surveillée.

Au moins six personnes, dont Zhang Xianlin, membre du groupe des "Mères de Tiananmen", ont vu la surveillance se renforcer à leur égard ces derniers jours, a affirmé à l'AFP Hu Jia, figure de la dissidence joint par téléphone.

"Les autorités essaient de nouveau d'étouffer les critiques durant l'anniversaire", a-t-il dit, alors que d'autres militants, en Chine et à Hong Kong, ont également fait part des tentatives des autorités pour mettre au pas les opposants.

Comme Zhang, Hu a été placé sous résidence surveillée et n'a pas pu sortir de chez lui.

Pu Zhiqiang, avocat, qui avait participé aux manifestations pour la démocratie comme étudiant, a indiqué avoir visité la place Tiananmen dimanche soir et avoir été retenu par la police pendant plusieurs heures après avoir accordé une interview à la radio Voice of America (VOA).

Cependant, Ding Zilin, une responsable des "Mères de Tiananmen", et un petit groupe de personnes ont été autorisées à organiser dimanche soir une brève cérémonie dans l'ouest de Pékin, près de l'endroit où, pense-t-elle, son fils âgé de 17 ans a été tué d'une balle dans le dos en 1989, dans la nuit du 3 au 4 juin 1989.

"C'est la première fois en 18 ans que nous avons été autorisés à faire cela", a expliqué à l'AFP Mme Ding, qui est cité depuis plusieurs années pour le Prix Nobel de la Paix.

"Peut-être essaient-ils d'améliorer leur image avant les jeux Olympiques " en 2008, a-t-elle ajouté.

Sur la place Tiananmen, où le mouvement démocratique avait été réprimé dans le sang par l'armée, se promenaient lundi les habituels touristes chinois et étrangers, sans incidents, a constaté un journaliste de l'AFP.

Un professeur, qui encadre un groupe de collégiens, esquive une question sur les événements, l'un des sujets les plus sensibles en Chine .

"Je ne veux pas parler de ça. C'est le passé, il n'y aucune raison de revenir là-dessus", dit-il, ne donnant que son nom de famille, Zheng.

La place, où le mausolée de Mao est actuellement fermé pour travaux et qui est bordée, à l'ouest, par le siège du Parlement, est l'un des endroits les plus surveillés de Chine , avec de nombreux policiers, en tenue et en civil, et des caméras.

A Hong Kong, qui bénéficie d'une large autonomie et d'une plus grande liberté d'expression, plusieurs dizaines de milliers de manifestants devaient participer lundi soir à la traditionnelle veillée en mémoire des victimes.

Ce rassemblement est la seule cérémonie commémorant cet événement qui soit autorisée sur le sol chinois.

La Chine a expliqué la répression par la nécessité de contrer une rébellion "contre-révolutionnaire".

Le 30 juin 1989, un rapport de la mairie de Pékin avait fait état de "dizaines de militaires morts, 6.000 membres des forces de l'ordre blessés, plus de 3.000 civils blessés et plus de 200 morts dont 36 étudiants".

Mais le rapport affirmait aussi que la plupart des civils morts étaient des "malfaisants".

   


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