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Torture de la police "toujours répandue en Arménie"
Armenews, le 7 septembre 2010 Les mauvais traitements de suspects en détention préventive restent la norme en Arménie malgré les gages de la police qui se défend de la pratiquer a déclaré un important défenseur des droits de l’homme. Artur Sakunts a accusé la police arménienne et les autres corps chargés de faire respecter la loi de refuser d’examiner les accusations de torture dénoncées par l’Assemblée Arménienne des Citoyens d’Helsinki et d’autres ONG locales. “Les corps chargés de faire respecter la loi, le système juridique, les procureurs, le Service Spécial d’Investigation, le Ministère de la Défense Nationale et, dans quelques cas, les établissements psychiatriques ne prêtent pas attention à ces rapports de traitement inhumain ” a-il accusé lors d’une conférence de presse. “ Les gens dans ce pays sont soumis à une violence totale et constante alors que les criminels restent impunis. ” La brutalité de la police a longtemps été considérée par les ONG locales et internationales comme la forme la plus sérieuse et répandue de la violation des droits de l’homme en Arménie. Les officiers de la police battent par habitude les suspects pour obtenir des confessions. La dernière affaire en date est le cas de Vahan Khalafian qui est mort dans le commissariat plusieurs heures après y avoir été retenu comme suspect pour participation à un larcin. Les parents de Vahan Khalafian croient qu’il a été torturé à mort. Après avoir nié la police a admis que l’on a maltraité Khalafian dans le poste de police. Quatre policiers sont en attente de leur procès. Les procureurs insistent, cependant, sur l’hypothèse selon laquelle Khalafian se serait poignardé à mort après avoir étét torturé. Rencontrant les officiels du Comité de Prévention de la Torture du Conseil de l’Europe en mai, le procureur général Aghvan Hovsepian a déclaré que la police fait maintenant plus pour s’occuper du problème. Hovsepian a prétendu qu’elle examine chaque cas de blessure constaté sur un détenu et enregistré par des autorités des prisons. Des défenseurs des droits de l’homme arméniens ont écarté ces assurances. Artur Sakunts a déclaré avoir l’année dernière informé les procureurs d’environ 14 affaires dénoncées par les parents des suspects sans qu’aucune instruction criminelle ne soit lancée. Quelques-uns de ces parents étaient présents à sa conférence de presse et ont confirmé ces accusations. Une femme, Satenik Serobian, a dit que son fils Ishkhan a été arrêté et accusé de vol il y a neuf mois. “ Ils l’ont tant battu au commissariat de police qu’il a voulu se jeter de la fenêtre ” a-t-elle dit aux journalistes. La femme d’un autre suspect emprisonné, Garegin Bozoyan, a dit qu’elle était au quartier général de la police à Erevan pendant l’interrogatoire de son mari et a pu entendre ses cris perçants d’une pièce adjacente. “ Il disait " je n’ai pas pris part dans ce crime". Mais ils ont continué à le battre et lui crier dessus ” a-t-elle affirmé. Konstantin Muradian, un conducteur de taxi, a été emmené au département de la police du district Nork-Marash d’Erevan pour possession de drogue et est toujours en détention. Sa femme Hasmik a prétendu qu’elle n’a pas été mise au courant de son emprisonnement pendant deux jours. “ Ils l’ont torturé si brutalement qu’il a uriné du sang pendant trois jours ” a-t-elle dit. “ Maintenant il est dans un hôpital psychiatrique et veut se tuer. ” Un porte-parole du bureau du procureur général, Sona Truzian, a décalré au service arménien de RFE/RL que la police a reçu deux plaintes de Muradian et les ont expédié à la police d’Erevan. Le service de la police, pour sa part, a dit que les allégations de torture rendues publiques par Sakunts sont non fondées et ne méritent pas d’enquêtes. “ Il n’y a aucune telle chose ” a déclaré son porte-parole en chef, Sayad Shirinian, à RFE/RL |
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