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Arrestations dans les rangs de l'opposition en Arménie Reuters, le 24 février 2008 |
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EREVAN - Les autorités arméniennes ont arrêté plusieurs personnalités de l'opposition, qui s'est de nouveau rassemblée dans le centre d'Erevan pour réclamer l'invalidation de l'élection présidentielle du 19 février, a déclaré l'opposition. "Aujourd'hui, deux représentants des partis de l'opposition ont été arrêtés et hier, le procureur général adjoint a été arrêté. Cela confirme que les autorités vont faire usage de la force", a précisé un militant de l'opposition, Mikail Daelian. L'ancien procureur général adjoint s'était déclaré en faveur des manifestations de l'opposition. Surveillée par une présence policière accrue, une foule s'est réunie pour la cinquième journée consécutive sur la place de la Liberté pour réclamer l'annulation des résultats du vote remporté mardi par le Premier ministre Serj Sarksian, allié du chef de l'État. La commission électorale a confirmé dimanche que Sarksian avait gagné avec près de 53% des voix contre 21,5% pour son plus proche adversaire, l'ancien président Levon Ter-Petrossian. Ce dernier a affirmé dimanche devant ses partisans qu'il était le vainqueur légitime du scrutin avec 65 à 67% des voix. "Nous devons lancer des mesures actives", a-t-il ajouté. "Notre peuple est déjà le vainqueur. Cette élection fut barbare et l'Arménie n'a jamais vu de telles choses se produire un jour d'élection." Environ 20.000 personnes s'étaient rassemblées dans la ville, contre 35.000 la veille. Six militants ont annoncé qu'ils entameraient une grève de la faim pour protester contre la victoire de Sarksian. Arménie : Sarkissian remporte l'élection présidentielle AFP, le 20 février 2008 EREVAN (AFP) - Le Premier ministre Serge Sarkissian a remporté l'élection présidentielle en Arménie dès le premier tour, selon les résultats officiels quasi-définitifs annoncés par la Commission électorale centrale arménienne. Après le dépouillement de 97,5% de bulletins de vote, Sarkissian a obtenu 844.088 de voix, ou 52,7%, selon les résultats diffusés par la télévision publique arménienne. Levon Ter-Petrossian, premier président de l'Arménie post-soviétique, a obtenu 21,5% de voix, tandis qu'Artour Bagdassarian, ancien président du Parlement, a recueilli 16,8% des suffrages. La participation a atteint 69,25%, a annoncé la commission électorale. Avant même la fermeture des bureaux de vote, l'équipe de campagne de M. Ter-Petrossian a dénoncé des fraudes - bourrages d'urnes, intimidation d'électeurs, votes multiples - et a appelé à des manifestations mercredi. Près de 600 observateurs étrangers, dont ceux de l'OSCE, ont suivi le déroulement du scrutin. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe doit rendre ses conclusions mercredi à 12H00 GMT à Erevan. Au pouvoir depuis dix ans, le président sortant Robert Kotcharian ne pouvait se représenter, après deux mandats consécutifs, et s'était choisi comme dauphin son Premier ministre, un allié politique de longue date originaire lui aussi de la province séparatiste du Nagorny Karabakh en Azerbaïdjan. M. Sarkissian, 53 ans, a fait campagne sur le thème de la stabilité politique et économique avec des taux de croissance de plus de 10% par an dans ce petit pays de trois millions d'habitants, pauvre et soutenu financièrement par la diaspora. M. Sarkissian devrait poursuivre la politique étrangère de son prédécesseur marquée par des liens étroits avec Moscou et un froid persistant avec deux pays voisins, l'Azerbaïdjan et la Turquie , qui conduit de facto à un isolement de l'Arménie. Ces deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques avec Erevan et fermé leurs frontières en riposte au soutien d'Erevan aux séparatistes du Nagorny Karabakh, région d'Azerbaïdjan peuplée en majorité d'Arméniens. L'Arménie et l'Azerbaïdjan demeurent officiellement en guerre au sujet du Nagorny Karabakh. Cette guerre a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés au début des années 1990.
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