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Haïti : Amnesty international s'alarme d'une hausse des viols dans les camps


AFP, le 6 janvier 2011

Amnesty international a dénoncé mercredi les "risques accrus de viols et de violences sexuelles" dont les Haïtiennes font l'objet dans les camps de réfugiés, un an après le séisme du 12 janvier 2010 qui a jeté à la rue des centaines de milliers d'Haïtiens.

Plus d'un million de personnes vivent toujours dans des "conditions épouvantables" dans ces camps installés à Port-au-Prince et dans le sud du pays, note l'organisation de défense des droits de l'homme dans un rapport daté du 6 janvier.

Les femmes y sont d'autant plus vulnérables qu'il n'existe "aucun dispositif pour assurer la sécurité", relève Gerardo Ducos, un des auteurs du rapport.

Selon le document, "250 affaires de viols dans plusieurs camps ont été signalées dans les 150 jours ayant suivi le séisme".

"Un an (après le séisme), les victimes de viols continuent à arriver au bureau d'un groupe d'aide aux femmes de façon quasi-quotidienne", expliquent les auteurs du document intitulé "Répliques: des femmes dénoncent les violences sexuelles dans les camps d'Haïti".

Les auteurs de ces violences sont "en majorité des hommes armés qui rôdent dans les camps après la tombée de la nuit".

Pour écrire ce rapport, Amnesty international a interrogé 50 victimes d'aggressions sexuelles.

L'une d'entre elles, Machou, vit dans un camp à Carrefour Feuilles, au sud-ouest de la capitale haïtienne. "Elle a été violée dans les toilettes", racontent les auteurs. Machou explique que "le garçon est entré après moi et a ouvert la porte. Il m'a mis la main sur la bouche et fait ce qu'il voulait, il m'a frappée".

Amnesty international déplore un "manque de forces de police dans et aux alentours des camps".

Le séisme, explique Gerardo Ducos, "a mis à genoux le fragile système judiciaire et policier d'Haïti".

En s'adressant aux dirigeants qui doivent être élus à la faveur des élections présidentielle et législatives en cours dans le pays, l'ONG demande que des mesures soient prises "de façon urgente pour mettre fin aux violences contre les femmes".

 

 

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