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La réclusion des handicapés


LeTemps.ch, le 25 mai 2010

Abelard a 14 ans. Outre sa maison, il a perdu un pied le 12 janvier. Le petit homme vit dans une tente avec sa famille. Dehors, le chemin est quasiment impraticable, les obstacles sont nombreux. Peu lui importe, il a honte de sortir. Son école a rouvert, mais il n'y va pas. En Haïti, les handicapés sont surnommés «kokobés», «ceux qui ne servent à rien». Le séisme leur donne une nouvelle visibilité.

S'il reste difficile de savoir combien de personnes sont devenues handicapées parmi les quelque 300 000 blessés par le tremblement de terre, on estime que 2000 à 4000 Haïtiens ont été amputés. Trop vite, selon certains observateurs ayant dénoncé «une chirurgie de guerre». «Prendre des décisions rapides dans un tel contexte n'est pas facile, sachant que des centaines de blessés attendent et qu'une plaie mal soignée peut s'infecter et entraîner la mort. Ce qui est certain, c'est que les médecins n'ont pas travaillé à la légère», relativise Silvia Sommella, chargée de communication à Handicap International. L'organisation a invité quelques journalistes à Port-au-Prince afin de les informer de son travail.

Fabrication de prothèses

Un centre d'appareillage a été mis en place dans la capitale. L'objectif est de fournir quelque 350 prothèses et une centaine d'orthèses d'ici au mois d'août. D'autres suivront. Les besoins sont importants, d'autant que certains spécialistes craignent une deuxième vague d'amputations due à des infections tardives. Les prothèses pour adultes doivent être renouvelées tous les quatre ans, celles des enfants tous les six mois.

Des techniciens de différents pays s'affairent dans l'atelier. A côté, des bénéficiaires font leurs premiers pas depuis le séisme, aidés par des ergothérapeutes. Une renaissance. «Je ne bouge plus depuis le 12 janvier, je reste sous la tente en permanence. Dorénavant, je pourrai mieux m'occuper de ma maman et retourner en cours», se réjouit Sounlove, 19 ans, très assurée sur ses prothèses d'essai. La jeune fille a laissé son père et ses deux jambes dans le tremblement de terre, elle partage un fauteuil roulant avec sa mère, paralysée. «C'est rare que les gens se débrouillent aussi bien lors des premiers essais. Sounlove a une force de caractère incroyable», relève Sophie, son ergothérapeute.

   

 

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