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Kirghizstan: deux morts et 62 blessés dans des violences à Djalal-Abad

AFP, le 19 mai 2010

BICHKEK — Deux personnes ont été tuées et 45 blessées dans de nouvelles violences interethniques dans le sud du Kirghizstan, a indiqué mercredi le gouvernement provisoire, accusant les partisans du président déchu Kourmanbek Bakiev d'en être à l'origine pour tenter de reprendre le pouvoir.

Au cours d'échanges de coups de feu à Djalal-Abad, bastion de M. Bakiev, "deux personnes sont mortes et 62 ont été blessées", a indiqué à l'AFP le ministère de la Santé.

Un précédent bilan faisait état d'un mort et 17 blessés.

Des coups de feu ont été échangés dans les rues entre des fauteurs de troubles et des unités spéciales de la police. Des centaines de manifestants armés notamment de bâtons et de cailloux ont encerclé l'université locale.

Le chef du gouvernement provisoire, Rosa Otounbaïeva, a indiqué que la situation dans la ville était "tendue", mais que les autorités avaient déployé "tous les moyens et forces nécessaires" pour en garder le contrôle.

"Les manifestants essaient de s'emparer du bâtiment de l'université et de l'incendier", a-t-elle déclaré.

"Nous considérons ces événements comme des conflits interethniques qui ont pour but de répandre la haine entre les gens, en particulier entre Kirghiz et Ouzbeks", a-t-elle ajouté.

Selon des témoins, des Kirghiz de plusieurs régions envisageaient de se rendre à Djalal-Abad, tandis qu'environ 1.500 Ouzbeks tentaient de rejoindre le centre-ville.

Djalal-Abad est située au pied d'un massif montagneux proche de la frontière avec l'Ouzbékistan.

Le gouvernement provisoire estime que ces violences sont le fait d'"éléments destructeurs" liés à la mouvance "pro-Bakiev", et déjà mis en cause dans les incidents survenus les 12, 13 et 14 mai à Bichkek, la capitale, Och et Djalal-Abad, deux grandes villes du sud, bastion de M. Bakiev.

"Maintenant, ils ont atteint la limite la plus dangereuse pour tenter de revenir au pouvoir (...) en provoquant des conflits interethniques", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Djalal-Abad a déjà été le théâtre vendredi de violences entre partisans et opposants du gouvernement intérimaire qui ont fait un mort et près de 60 blessés, plongeant dans l'incertitude ce pays d'Asie centrale, un mois après une révolution sanglante qui a fait 86 morts à Bichkek.

Le regain de tension est un test pour le nouveau régime, dont l'arrivée au pouvoir avait dès le début suscité la méfiance dans le Sud, terre natale de Kourmanbek Bakiev, désormais exilé au Bélarus.

M. Bakiev avait lui-même été porté au pouvoir par une révolution en mars 2005 qui avait débuté dans le Sud avant de remonter sur Bichkek. Au cours de sa présidence rocambolesque, il avait renoué avec les dérives du régime autoritaire et clientéliste qu'il avait renversé.

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