AFP, le 24 mai 2012
Le Parlement européen a appelé jeudi à la "libération immédiate" de tous les détenus politiques ukrainiens, dont l'opposante Ioulia Timochenko.
Dans une résolution adoptée à main levée, l'institution strasbourgeoise "appelle à la libération immédiate, sans conditions, de tous les détenus condamnés pour des motifs politiques, dont les dirigeants de l'opposition".
Les députés pressent également "les autorités ukrainiennes de veiller au plein respect, pour tous les prisonniers condamnés pour des motifs politiques, y compris Mme Timochenko, M. Loutsenko et M. Ivachtchenko, du droit à bénéficier d'une assistance médicale adéquate dans un établissement approprié, à pouvoir communiquer avec leurs avocats sans restrictions et à recevoir la visite de proches ou d'autres personnes".
Iouri Loutsenko et Valeri Ivachtchenko ont été respectivement ministre de l'Intérieur et ministre de la Défense de l'ancienne chef du gouvernement ukrainien.
Mme Timochenko s'est plainte par la voix de ses avocats d'être victimes de mauvais traitements depuis son incarcération en août 2011.
Elle a été condamnée à sept ans de prison en octobre pour avoir conclu, lorsqu'elle était Premier ministre, des accords sur le gaz avec la Russie considérés comme défavorables à son pays.
Mme Timochenko, qui est visée par une série d'autres enquêtes judiciaires, n'a eu de cesse de dénoncer ces poursuites, accusant le président Viktor Ianoukovitch de chercher à se débarrasser de son principal adversaire politique.
Le Parlement européen "déplore" dans sa résolution "la sentence rendue contre Ioulia Timochenko". Il demande "aux autorités ukrainiennes de garantir l'impartialité et la transparence du jugement en cassation" la concernant, en permettant notamment la création d'une "commission juridique indépendante et impartiale" chargée de s'assurer du bon déroulement des procès de l'opposante et de ses ministres.
Rappelant que l'Ukraine accueille avec la Pologne l'Euro-2012 de football du 8 juin au 1er juillet, le Parlement "invite les hommes politiques européens qui voudraient assister aux matchs (...) soit à montrer clairement qu'ils sont au courant de la situation politique dans le pays et à rechercher des occasions de rendre visite aux détenus politiques en prison, soit à n'assister aux matchs qu'à titre privé".
L'Union européenne et plusieurs de ses membres ont brandi la menace d'un boycott politique de l'Euro-2012.
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