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A TOURS

- La nuit de la solidarité en faveur des plus démunis - 29/06/2010
 
Pauvreté : les associations caricatives manquent de moyens

La tribune de Tours, le 18 novembre 2010

Alors que le nombre de personnes en difficultés augmente dans les locaux de permanences des associations caritatives, les ressources des bénévoles baissent. De plus, ironie du sort, on leur demande davantage de compétences pour "exercer" le bénévolat. A l'aube de la campagne d'aide hivernale, les associations caritatives s'inquiètent.

Il y a encore quelque temps, le Secours Populaire pouvait aider toutes les personnes qui en faisaient la demande. Aujourd'hui, ce temps est révolu faute de moyens suffisants. C'est en substance ce que Fanny Langlade, directrice adjointe de la Fédération du Secours Populaire d'Indre et Loire, explique. Avec l'augmentation du nombre de personnes démunies et qui se rendent dans les locaux des Secours Populaire, catholique ou encore aux Restos du coeur, ainsi que la baisse des aides aux associations, il devient plus difficile pour les bénévoles d'aider au mieux les Tourangeaux dans le besoin. Et la directrice adjointe d'ajouter ; "Ce phénomène se ressent aussi chez nos partenaires : les proportions d'aide s'amenuisent. Hors secours de l'Union européenne, nous recevions 60 tonnes de  produits alimentaires encore l'année dernière. Cette année, nous avons reçu 10 tonnes de moins". Les collectivités locales sont aussi moins généreuses : "40% d'aides en moins en 5 ans", déclare un bénévole du Secours Catholique.

La Banque Alimentaire, qui répartit la nourriture récoltée dans la soixantaine d'associations d'Indre et Loire, a collecté 800 tonnes de marchandises en 2009, un chiffre stable par rapport à 2008. Plus d'un quart de la nourriture est fourni par les industries agro-alimentaire du département, un quart "à la ramasse" dans des grandes et moyennes surfaces et moins de 20% lors de la collecte annuelle qui a lieu vendredi 26 et samedi 27 novembre. Mais cette quantité est insuffisante : "On a estimé qu'un repas, c'est 500 grammes de nourriture. Multipliez par deux le chiffre pour les deux repas par jour et par 365 jours : on peut fournir que 2 000 repas par an. On est loin du compte", déplore le président de la Banque Alimentaire 37, Daniel Doyer.

Sans compter que les dons sont moins généreux : au Secours Catholique, le montant des dons récoltés en Indre et Loire étaient de 518 000 euros en 2008 contre 494 150 euros en 2009. " Le don moyen moyen a diminué : effet crise" précise Agnès Deguibert, directrice par intérim au Secours Populaire de Tours, qui se réjouit de l'augmentation des donateurs : 3 888 en 2008 contre 3 949 en 2009.

Les associations constatent aussi que les grandes surfaces ne donnent plus de denrées mais qu'au contraire "elles les bradent pour le grand public à coups de -20%, -50% quand les produits sont proches de la date d'expiration", précise Daniel Doyer.

Autre sujet de préoccupation : "la professionnalisation" du bénévolat. "Nous aimerions être plus à l'écoute des familles. Au lieu de cela, on s'occupe de nettoyer les appartements entre le passage de deux locataires, on fait la comptabilité, ...", précise Agnès Deguibert, mi-figue, mi-raisin. Même constat pour Michel Chambrolle, de Joué : "D'ici la fin de l'année, une charte imposera des règles d'hygiène très strictes, les mêmes que celles des professionnels de la restauration". Les personnes dans le besoin, elles, ne demandent pas aux associations d'être des quatre étoiles, juste de leur offrir à manger. 


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