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Bombardements sur la zone de guerre au Sri Lanka AP, le 28 avril 2009
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Les forces gouvernementales sri-lankaises ont bombardé mardi la zone de guerre dans le nord du pays, bien que Colombo se soit engagé la veille à cesser l'usage des armes lourdes contre les civils, selon un médecin dans la région et un site Web proche de la guérilla tamoule. Le porte-parole militaire, le général Udaya Nanayakkara a récusé ces informations, affirmant que l'armée n'utilisait que des armes de petit calibre. Selon TamilNet, les forces de Colombo ont eu recours à l'artillerie, ainsi qu'à des obus de mortier et des lance-roquettes, des tirs qui ont débuté lundi soir et duré toute la nuit. Une dizaine d'obus ont frappé un hôpital de campagne en territoire rebelle, tuant cinq malades et déclenchant la panique parmi les autres, selon le Dr Thangamuttu Sathyamurthi, médecin gouvernemental qui travaille en zone de guerre. Selon lui, d'autres civils dans le secteur ont été tués également: "j'ai vu quatre cadavres sur le bord de la route, et deux corps dans une tranchée". Les journalistes et humanitaires sont interdits dans la zone des combats, rendant impossibles à vérifier les informations relatives aux affrontements. Lundi, le gouvernement, pressé de toutes parts à accepter une trêve humanitaire pour permettre à des dizaines de milliers de civils de se mettre en sécurité, s'était contenté d'annoncer qu'il renonçait à recourir aux armes lourdes, attaques d'artillerie ou bombardements aériens pour épargner les populations. Il a par ailleurs annoncé la pris d'une ligne de fortifications en terre érigée par les Tigres tamouls pour protéger l'étroite bande côtière qu'ils contrôlent toujours. Selon lui, les corps de sept guérilleros ont été récupérés par l'armée. Selon la diplomatie française, le nombre de déplacés ayant fui la zone des combats atteint désormais 200.000 personnes depuis début janvier. Mercredi, les chefs de la diplomatie français Bernard Kouchner et britannique David Miliband entendent se rendre dans la région de Vavuniya, coeur des opérations humanitaires, et visiter notamment l'hôpital de campagne déployé par la France à Cheddikkulan, à environ 20km au sud. Les deux ministres, qui tenteront également une médiation entre le gouvernement et les Tigres tamouls, devaient être accompagnés de leur homologue suédois Carl Bildt, mais ce dernier a été déclaré persona non grata par Colombo. Du coup, la Suède a rappelé son chargé d'affaires au Sri Lanka, et l'Union européenne a dénoncé l'attitude de Colombo. "C'est une grave erreur de la part du gouvernement sri-lankais qui bien sûr aura des répercussions en Europe", a déclaré le chef de la diplomatie tchèque Karel Schwarzenberg.Colombo refuse l'accès humanitaire aux civils piégés Sri Lanka . L'armée gouvernementale rejette l'idée d'un cessez-le-feu. Libération, le 28 avril 2009 Colombo s'est attiré les critiques des Nations unies hier. Le responsable aux Affaires humanitaires de l'ONU, John Holmes, a indiqué que le gouvernement du Sri Lanka empêchait tout accès humanitaire à la zone de guerre dans le nord-est du pays. Au terme de trois jours de visite dans l'île, Holmes a déclaré à la presse qu'il n'avait pas obtenu «le feu vert» du président sri-lankais, Mahinda Rajapakse, pour envoyer dans la zone du conflit une équipe humanitaire, comme l'avait réclamé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Ralentir. L'envoyé spécial des Nations unies estime qu'au moins 50 000 civils, en «danger mortel», sont toujours piégés sur la mince bande côtière de 10 km 2 où sont acculés les rebelles tamouls. La visite de Holmes sera suivie demain par celle des ministres des Affaires étrangères britannique, français et suédois qui tenteront d'infléchir la position sri-lankaise. Pour apaiser la communauté internationale sur le sort de ces civils, Colombo a assuré hier ralentir son offensive. Le gouvernement sri-lankais a ordonné à ses forces armées de «cesser d'avoir recours aux armes de gros calibre, avions de combat et bombardements aériens qui pourraient provoquer des victimes civiles» dans la dernière poche rebelle. L'armée «se cantonnera à tenter de secourir des civils retenus en otage», a promis Colombo. Un responsable gouvernemental a toutefois précisé à l'AFP qu'il ne s'agissait «ni de la fin de l'opération militaire ni d'un cessez-le-feu». De fait, les combats se poursuivaient hier entre les insurgés et l'armée, a indiqué le porte-parole des Tigres tamouls (LTTE), Seevaratnam Puleethevan. Dans un appel reçu par l'AFP depuis la bande côtière où la guérilla est acculée, il a contredit la version de Colombo : les militaires «ont mené dans l'après-midi deux attaques aériennes». Le site tamoul Tamilnet.com a également fait état d'attaques à l'arme lourde. «Blague». Les Tigres tamouls avaient proclamé dimanche un cessez-le-feu unilatéral. L'offre a été qualifiée de «blague» par le faucon et secrétaire à la Défense, Gotabhaya Rajapakse, frère cadet du Président. Il a exigé la reddition sans condition des insurgés, rejetée par les Tigres. Selon l'ONU, plus de 6 500 civils ont été tués et 14 000 blessés depuis que l'armée a lancé, en janvier, son offensive «finale» dans un Nord-Est dévasté et fermé aux observateurs indépendants.
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