Plus de 74.000 personnes fuient vers le Tchad les violences intertribales au Darfour
Bulletin de l'ONU, le 12 avril 2013
La recrudescence des violences intertribales dans la région soudanaise du Darfour a contraint plus de 74.000 civils à fuir vers le sud-est du Tchad ces deux derniers mois, y compris 50.000 d'entre eux la semaine dernière. Un porte-parole du HCR, Melissa Fleming, a indiqué qu'il s'agissait de l'afflux de réfugiés en provenance du Soudan le plus important vers le Tchad depuis 2005.
Parmi ces personnes déracinées se trouvent des Soudanais et des Tchadiens, qui vivaient en tant que réfugiés dans la zone de conflit. La plupart des derniers arrivants sont des femmes et des enfants, a indiqué Mme Fleming.
« La plupart des réfugiés sont arrivées à pied, à dos d'âne ou dans des charrettes », a-t-elle indiqué. « Il étaient épuisés et visiblement perturbées par les violences récentes. Ils ont été témoins de la destruction de leurs maisons et de leurs villages. Beaucoup ont indiqué que leurs proches avaient été tués », a-t-elle ajouté.
A Tissi, les nouveaux arrivants vivent dans des conditions épouvantables. Privés d'eau potable et de nourriture, ils dorment en plein air sous des arbres et courent un risque élevé de contracter des maladies transmises par l'eau de la rivière située à proximité En outre, il n'y a pas de dispensaire ou de clinique qui soient opérationnels dans cette région.
Le plus proche bureau du HCR sur le terrain se situe à Koukou Angaranana, localisé à 230 kilomètres via des routes impraticables. « Nous avons déployé des équipes à la frontière entre le Tchad et le Soudan pour enregistrer les nouveaux arrivants et leur prêter assistance. Des stocks disponibles d'articles de secours, y compris des couvertures, de la nourriture et des médicaments sont acheminés en urgence sur le site », a souligné la porte-parole du HCR.
Depuis mercredi, les équipes du HCR enregistrent de nouveaux arrivants avant de les transférer vers le camp de Goz Amer, dans l'est du Tchad. Le camp accueille déjà 26.000 réfugiés soudanais et peut seulement en héberger encore 5.000 autres. Le HCR travaille avec les autorités tchadiennes et ses partenaires pour développer un nouveau camp où seront hébergés les tout derniers arrivants.
Les principaux besoins concernent les abris, l'eau potable, la nourriture et les médicaments. Les autorités locales ont fourni 100 tonnes de nourriture, que le HCR a transportées vers Tissi.
Parallèlement, le HCR est préoccupé par l'augmentation probable des arrivées alors que les affrontements se poursuivent de l'autre côté de la frontière. « Les membres de notre personnel nous ont déclaré avoir vu de leurs yeux des colonnes de fumée épaisse au-dessus du Darfour et craignent que celles-ci ne résultent d'encore davantage de maisons incendiées », a ajouté Mme Fleming. Plus de 300.000 réfugiés du Darfour se trouvent déjà dans les camps situés à l'est du Tchad.