Quatorze personnes ont été tuées et plus de 50 blessées jeudi dans des attentats en Irak, dernier épisode de la violence qui s'est intensifiée en juin dans ce pays en proie à une grave crise politique.
Selon un officier au ministère de l'Intérieur, "huit personnes ont péri et 30 ont été blessées dans la matinée dans l'explosion d'une voiture piégée dans un marché populaire à Al-Wachach dans l'ouest de Bagdad".
Deux personnes ont été tuées et 15 blessées dans un attentat à la voiture piégée à Taji (25 km au nord de Bagdad), selon une source au ministère de l'Intérieur.
Deux membres des milices anti-Qaïda, Sahwa, ont été abattus et deux blessés à un barrage à Samarra (110 km au nord de Bagdad), ville majoritairement sunnite où se trouve un mausolée abritant les tombeaux de deux imams chiites révérés, selon un responsable de cette milice.
Formés fin 2006 par les chefs tribaux dans les régions sunnites d'Irak, les Sahwa (Réveil en arabe) ont réussi à chasser la majorité des insurgés d'Al-Qaïda, mais ces derniers mènent régulièrement des opérations de représailles.
Dans la ville de Baqouba, à 60 km au nord-est de Bagdad, deux personnes ont été tuées et quatre blessées dans l'explosion d'un engin explosif alors que trois personnes ont été blessées dans celle d'une bombe placée contre une voiture civile, selon des sources policières.
A Ramadi, à 100 km à l'ouest de Bagdad, cinq personnes ont été blessées dans l'explosion d'une voiture piégée garée dans un parking du bâtiment du Département de l'immigration dans le centre-ville, selon la même source.
Même si les violences ont considérablement diminué par rapport aux terribles années 2006 et 2007, où la guerre confessionnelle entre sunnites et chiites a fait des dizaines de milliers de morts, elles demeurent courantes.
Mercredi, au moins onze personnes ont été tuées dans l'explosion de trois bombes en Irak.
Durant le mois de juin, la violence a frappé régulièrement le pays faisant près de 200 morts depuis une série d'attaques simultanées antichiites particulièrement sanglantes le 13 juin dans lesquelles 72 personnes ont été tuées. Ces attaques avaient été revendiquées par Al-Qaïda.
Durant tout le mois de mai, 132 personnes ont péri selon des chiffres officiels.
Les chiites sont, avec les forces de sécurité irakiennes, une cible privilégiée des groupes armés sunnites.
La crise politique qui paralyse le gouvernement et le Parlement s'est déclarée fin 2011, au moment du retrait des dernières troupes américaines du pays, sous l'impulsion d'Iraqiya, bloc laïque dominé par les sunnites, qui accuse le Premier ministre Nouri al-Maliki, un chiite, d'accaparer le pouvoir.
Les dirigeants kurdes et le mouvement du chef chiite Moqtada Sadr sont ensuite également entrés en conflit avec M. Maliki, arrivé au pouvoir en 2006 et reconduit grâce à des alliances après les législatives de 2010.
La crise politique a poussé M. Maliki à réclamer mercredi des élections législatives anticipées, alors que le mandat de la législature actuelle court jusqu'en 2014.
Son appel a néanmoins été accueilli de façon mitigée par ses adversaires qui tentent de le renverser.