Reuters, le 22 avril 2011
Plusieurs centaines de Roms ont fui un village dans le nord de la Hongrie vendredi, redoutant de possibles agressions de la part de militants d'un groupe d'extrême droite.
Une organisation baptisée Vedero (force de défense) a annoncé avoir établi un camp d'entraînement près du village de Gyongyospata pour y conduire des exercices au cours du week-end pascal. L'organisation a toutefois démenti vouloir provoquer la population locale.
La tension est forte dans ce village situé à 90 km à l'est de Budapest après une parade de 2.000 hommes en uniforme le mois dernier.
Aladar Horvath, responsable du Mouvement pour les droits civils des Roms, a accusé le gouvernement hongrois de ne pas se mobiliser suffisamment pour protéger les familles roms.
Il a indiqué que 276 personnes ont été déplacées vers une colonie de vacances à Budapest et vers un autre lieu dans l'est du pays, vendredi.
"Nous avons demandé à la Croix-Rouge de nous aider à évacuer ces gens" a dit Horvath à Reuters. "Ils sont effrayés, ils veulent passer le week-end de Pâques en sécurité", a-t-il ajouté.
Le groupe Vedero a expliqué que les trois jours d'entraînement qu'il organise à Gyongyospata ont pour but de préparer la jeunesse à se défendre et que les personnes intéressées peuvent venir avec des gants de boxe et des armes à air comprimé.
"Unis, nous serons plus forts et nous pourrons protéger la nation à la fois contre les ennemis de l'intérieur et ceux de l'extérieur", affirme l'organisation d'extrême droite sur son site internet.
Ces organisations extrémistes peuvent compter sur le soutien du parti Jobbik qui a obtenu 46 sièges au parlement lors des élections législatives en 2010.