La mobilisation ne faiblit pas en Egypte, les manifestations et les grèves se sont étendues aux provinces du pays.
10h45 [Al Jazeera] Nouvelles grèves attendues jeudi. Les syndicats égyptiens devraient appeler à une deuxième journée de grève jeudi 10 février, renforçant un mouvement de protestation qui entre dans son 17e jour. 5.000 docteurs et étudiants en médecine devraient notamment faire grève.
10h18 [Guardian] L'armée torture des détenus. L’armée égyptienne a secrètement détenu des centaines voire des milliers d’opposants supposés depuis le début des manifestations contre Hosni Moubarak, il y a plus de deux semaines. Selon des témoignages recueillis par le quotidien britannique le Guardian, certains d’entre eux ont été torturés. L’armée affirme depuis le début du mouvement qu’elle est neutre, et ne fait qu’empêcher les affrontements entre les deux camps. Mais de plus en plus de groupes de défense des droits de l’Homme l’accusent d’avoir participé à des enlèvements et à de la torture, des actes qui étaient jusqu’ici associés au service de renseignement d’Etat (SSI). Le Guardian a parlé à des témoins qui affirment avoir été battus et subi d’autres sévices infligés par l’armée, dans ce qui ressemble à une campagne d’intimidation. Des ONG ont documenté l’utilisation de chocs électriques sur des hommes détenus par l’armée.
Toujours dans les colonnes du Guardian, un reporter de Radio Free Europe raconte les 28 heures qu'il a passées aux mains des service de police du régime de Moubarak, après s'être fait arrêté au cours d'un contrôle au Caire vendredi 4 février. Il affirme notamment avoir clairement entendu des prisonniers se faire torturer avec des chocs électriques et se faire battre à quelques mètres de lui alors qu'il avait les yeux bandés.
- Mercredi 9 février -
Résumé des évènements de la journée. Malgré les menaces du vice-président Omar Souleimane, les manifestations en Egypte ont continué de s’étendre mercredi 9 février. Les grèves ont immobilisé plusieurs secteurs de l’économie et les manifestants ont bloqué l’accès au parlement au Caire.
Le mouvement n’est pas limité à la capitale : la BBC rapporte que deux personnes ont été tuées lors d’une manifestation dans l’oasis de Kharga, dans le sud du pays. 8.000 manifestants ont bloqué les routes et chemins de fer principaux «avec des palmiers en feu», des manifestants ont mis le feu à un bâtiment officiel à Port Said, et 6.000 ouvriers se sont mis en grève au canal de Suez.
Al Jazeera estime que 20.000 ouvriers ne sont pas allés travaillés dans toute l’Egypte mercredi. Selon le journal contrôlé par l’Etat Al Ahram, 2.000 employés de l’industrie pharmaceutique se sont mis en grève à Quesna, «quelques 5.000 jeunes chômeurs ont pris d’assaut un bâtiment du gouvernement à Aswan» et 1.500 travailleurs en grève ont bloqué les routes dans la ville de Mahalla, où l’activité est principalement textile. Mais l’activité économique était revenue à la normale dans un secteur : les pyramides de Gizeh ont été rouvertes aux touristes mercredi.