Au moins onze personnes ont été tuées et près d'une trentaine blessées jeudi dans des affrontements en Côte d'Ivoire entre les partisans des deux rivaux à la fonction présidentielle, ont indiqué diverses sources.
Selon Amnesty International, des tirs des forces de l'ordre à Abdijan ont fait au moins neuf tués dans les rangs des partisans d'Alassane Ouattara qui conteste la légitimité du maintien à la présidence de Laurent Gbagbo.
Auparavant un bilan provisoire de ces mêmes affrontements recueilli par des journalistes de l'AFP auprès de témoins avait fait état de six tués.
Guillaume Soro, Premier ministre d'Alassane Ouattara, a annoncé la reprise vendredi de la marche sur la télévision d'Etat RTI à Abidjan, en dépit des violences.
Le porte-parole de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci), Hamadoun Touré, a indiqué que les violences avaient fait une vingtaine de blessés, et des témoins ont parlé de sept blessés dans d'autres affrontements dans la capitale politique Yammoussoukro.
Selon Amnesty, des manifestants "marchaient de différents endroits" d'Abidjan "pour tenter de prendre la radio-télévision d'Etat (...) quand les forces de sécurité ont ouvert le feu à bout portant".
Citant "des témoins", Amnesty précise que six manifestants ont été tués dans le quartier d'Abobo et trois dans celui d'Adjamé (nord) par les Forces de défense et de sécurité (FDS), fidèles à M. Gbagbo.
Le camp de M. Ouattara a fait état "d'une trentaine de morts et de 110 blessés", sans que ces chiffres puissent être confirmés de sources indépendantes.
L'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), qui soutient M. Ouattara, a par ailleurs annoncé deux morts et un blessé dans ses rangs dans les combats contre les FDS à proximité de l'hôtel du Golf, qui abrite le QG de M. Ouattara.
Sollicité par l'AFP, le ministère de l'Intérieur du gouvernement Gbagbo n'a pas souhaité faire de déclaration.
Les partisans de M. Ouattara, reconnu président légitime par la communauté internationale, ont échoué à prendre la RTI, pilier du régime de M. Gbagbo. Son siège, dans le quartier chic de Cocody, était totalement bouclé par les forces de l'ordre fidèles à M. Gbagbo.
A Yamoussoukro (centre), sept personnes ont été blessées par balles lorsque les forces de l'ordre fidèles à M. Gbagbo ont dispersé une manifestation de partisans de M. Ouattara, ont indiqué des témoins.
Mercredi, plusieurs personnes avaient déjà été blessées par balles à Yamoussoukro lorsque les FDS avaient dispersé une marche pro-Ouattara, selon des sources concordantes.