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Azerbaïdjan : l'opposition rejette la victoire électorale du président


Tagebaltt, le 16 octobre 2008

L'opposition en Azerbaïdjan a rejeté jeudi la victoire du président Ilham Aliev, avec près de 90% des voix, à la présidentielle de la veille, alors qu'était attendu le verdict des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Les principales forces de l'opposition azerbaïdjanaise ont rejeté le résultat du vote, qu'elles boycottaient pour protester contre la persécution dont elles se disent victimes, la falsification des élections précédentes et contre la répression des médias.

"Nous ne reconnaissons pas la légitimité de cette élection et de ce gouvernement", a déclaré Ali Keremli, le chef du parti du Front populaire, après l'annonce de la victoire de M. Aliev avec 88,67% des voix. Aucun des six autres candidats, tous plus ou moins loyaux au régime en place, n'a dépassé 3% des suffrages. Iqbal Agazade, arrivé en deuxième position, n'a rassemblé derrière son nom que 2,78% des électeurs. La participation électorale a atteint 75% des inscrits, selon la Commission électorale.

Les observateurs de l'OSCE devaient rendre leur verdict à 11H00 GMT. Cette organisation n'a jamais reconnu comme libre les élections dans cette ex-république soviétique. "Rien d'inattendu n'est arrivé, tout le monde savait qui allait gagner cette élection", a estimé Isa Gambar, qui dirige le parti d'opposition Musavat. "Dans ce contexte le véritable vainqueur en Azerbaïdjan sont les forces démocratiques qui ont boycotté l'élection, mais nous aimerions tellement plus que le vrai vainqueur soit le peuple azerbaïdjanais", a-t-il ajouté.

Les formations de l'opposition ont indiqué que les autorités azerbaïdjanaises avaient rejeté leur demande de manifester samedi contre les résultats. Les scrutins précédents avaient été marqués par des violences entre opposants et forces de l'ordre. Ilham Aliev, 46 ans, a été élu une première fois en 2003, succédant à son père Heydar, décédé cette année-là. Ce dernier, un responsable du KGB et du parti communiste soviétique, avait dirigé l'Azerbaïdjan depuis son indépendance en 1991.

Ses cinq années de pouvoir ont été marquées par une croissance économique record - 26,4% en 2007- grâce à une gigantesque manne pétrolière. L'Azerbaïdjan a aussi été récemment salué par des institutions internationales comme l'économie se réformant le plus rapidement au monde.

Mais la corruption noircit le tableau. Transparency International a classé Bakou en 2008 à la 158e place sur 180 pays dans un classement allant du moins corrompu au plus corrompu.

Du fait de ses vastes ressources en hydrocarbures, l'Azerbaïdjan est courtisé aussi bien par Moscou que par Washington qui veulent disposer d'un accès aux vastes réserves énergétiques de la mer Caspienne. Les Américains ont multiplié récemment les gestes de soutien à Ilham Aliev avec une série de visites de hauts responsables, dont le vice-président Dick Cheney en septembre. Moscou souhaite aussi intensifier la coopération énergétique avec Bakou et lui a proposé en juin l'achat d'importants volumes de gaz "aux prix du marché". Le président russe, Dmitri Medvedev, a adressé "ses sincères félicitations" à son homologue azerbaïdjanais.

Mais le défi le plus important du chef de l'Etat aura trait au conflit gelé du Nagorny Karabakh, province séparatiste peuplée majoritairement d'Arméniens et contrôlée par Erevan, principal allié de Moscou dans le Caucase. M. Aliev a promis de renforcer l'isolement de l'Arménie tant qu'elle ne renoncera pas à l'occupation" du Karabakh.
   


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