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Triomphe attendu pour le président Aliyev en Azerbaïdjan

Reuters, le 15 octobre 2008

Sans surprise, le président Ilham Aliyev est donné largement vainqueur de l'élection présidentielle boycottée par l'opposition qui a eu lieu mercredi en Azerbaïdjan

Trois sondages de sortie des urnes effectués par des ONG locales créditent le chef de l'Etat, qui briguait un second mandat de cinq ans, de plus de 80% des voix, avec un taux de participation situé entre 68% et 73%.

Le scrutin, estiment les opposants, est une farce destinée à prolonger l'emprise de la dynastie Aliyev sur l'ancienne république soviétique, dont les ressources en pétrole et en gaz tirées de la mer Caspienne suscitent bien des convoitises.

La commission électorale a déclaré que le taux de participation s'élevait à 64,9% à 17h00 (12h00 GMT).

Les bureaux de vote ont fermé deux heures plus tard, au son de l'hymne national.

Au même moment, le parti au pouvoir, le Nouveau Parti de l'Azerbaïdjan, commençait à monter une scène et des écrans géants dans un parc situé devant son siège à Bakou.

"Quel est l'intérêt de voter quand le résultat est connu par avance?", a déclaré un passant, Gassan Mamedov, assistant aux préparatifs.

Les dirigeants de l'opposition font valoir que les atteintes à la démocratie et à la liberté de la presse rendaient inutile leur participation au vote.

Les organisations de défense des droits de l'homme appuient leurs affirmations et rappellent le culte de la personnalité qui entourait feu le président Heydar Aliyev, père du chef de l'Etat, en soulignant le danger qu'il y avait alors à s'opposer à lui.

MONARCHIE

Ilham Aliyev, 46 ans, lui a succédé en 2003 à la tête de ce pays à majorité chiite de 8,3 millions d'habitants.

L'opposition souligne que les puissances occidentales ont modéré leurs critiques contre les lacunes démocratiques du pays par crainte de perdre un allié stratégique pris en sandwich entre la Russie et l'Iran, dans une région qui s'impose comme un point de passage crucial pour l'acheminement des hydrocarbures entre l'Asie centrale et l'Europe.

Mais le gouvernement affirme qu'Ilham Aliyev est authentiquement populaire. Son premier mandat a coïncidé avec un boom pétrolier qui a rempli les coffres du pays et alimente l'une des économies à plus forte croissance de la planète.

"J'ai voté pour notre cher président", déclare Sona Azimova, une retraitée de 69 ans habitant Bakou, une ville en pleine expansion qui offre un contraste saisissant avec la pauvreté des campagnes. "Regardez comme notre pays est prospère."

Le chef de l'Etat a succédé directement à son père, un ancien chef du KGB local qui a gouverné l'Azerbaïdjan pendant plus de 30 ans, d'abord comme chef du Parti communiste puis comme président.

"Nous vivons sous une monarchie", déclaré un partisan de l'opposition, Rafik Gouliyev, 35 ans. "Nous voulons changer et vivre dans une société normale."

L'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), qui a dépêché 400 observateurs sur le terrain, rendra jeudi un premier compte rendu sur le déroulement du vote.

Les résultats officiels sont attendus jeudi matin.

 

   
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