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Gaza se rue sur les vivres à la faveur d'une pause dans les raids


AP, le mercredi 7 janvier 2009
   

Les habitants de Gaza-ville se sont rués mercredi dans les épiceries de Gaza pour sa ravitailler à la faveur d'une pause des bombardements israéliens à la suite d'une initiative égyptienne en vue d'une trêve qui reçoit un soutien international croissant.

Peu après l'entrée en vigueur de cette brève accalmie à 11H00 GMT, des files se sont formées devant les magasins de la ville. Les habitants ont pu acheter des provisions sans crainte d'attaques, pour la première depuis le début de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, le 27 novembre.

Des Palestiniens ont également afflué aux fontaines publiques pour remplir des bidons chargé ensuite sur des charrettes tirées par des ânes ou des chevaux.

Les agences humanitaires ont dénoncé une crise humanitaire "totale" dans le territoire pauvre et surpeuplé. L'offensive a provoqué de graves pénuries de denrées, de carburant et d'eau courante ainsi que des coupures d'électricité.

La période de trois heures terminée, les bombardements ont repris sans tarder et ont fait quatre morts à Jabaliya (nord).

Un porte-parole militaire, Peter Lerner, a indiqué que cette fenêtre quotidienne de trois heures, entre 11H00 GMT et 14H00 GMT, devait permettre de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, permettre à la population de se réapprovisionner, et faciliter le travail des organisations non gouvernementales. Selon lui, 80 camions devaient entrer à Gaza mercredi.

Cette pause, qui ne concerne que la ville de Gaza, a été jugée insuffisante par le chef de l'agence pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) à Gaza.

"Aujourd'hui (la situation) est meilleure qu'hier mais nous disposons seulement de trois heures (...) Nous voulons un cessez-le-feu pendant 24 heures, un cessez-le-feu total", a affirmé John Ging.

"Les violences doivent cesser pour permettre aux gens de vivre. Nous demandons la fin des opérations militaires", a-t-il poursuivi.

Quelques heures plus tôt, le cabinet du Premier ministre Ehud Olmert avait annoncé qu'Israël ouvrirait mercredi un couloir humanitaire "afin de prévenir une crise humanitaire dans la bande de Gaza".

Israël semble ainsi répondre favorablement à une initiative du président égyptien Hosni Moubarak destinée à mettre fin aux combats entre les troupes israéliennes et le Hamas, entrés dans leur 12e jour.

M. Moubarak a détaillé son initiative en trois points mardi soir à Charm el-Cheikh lors d'une conférence de presse avec le président français Nicolas Sarkozy.

Ce plan prévoit notamment "un cessez-le-feu immédiat pour une période limitée" afin de permettre l'ouverture de corridors humanitaires et la poursuite des efforts égyptiens en vue d'une trêve permanente.

Il préconise aussi une rencontre israélo-palestinienne en Egypte pour éviter une répétition de l'escalade actuelle et "remédier à ses causes", y compris la sécurisation des frontières de la bande de Gaza, en vue d'une réouverture des points de passage.

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, qui participe aux débats du Conseil de sécurité de l' ONU à New York pour une résolution mettant fin aux hostilités, a salué l'initiative de M. Moubarak et promis d'y donner suite.

La Maison Blanche s'est dite ouverte à l'initiative égyptienne, mais a indiqué vouloir connaître plus de détails.

Israël a annoncé qu'il considérait "positivement" un dialogue avec l'Egypte basé sur l'initiative de M. Moubarak, une réaction qualifiée d'"encourageante" par Le Caire. A Paris, M. Sarkozy, qui a achevé mardi une tournée régionale, s'est félicité de "l'acceptation" par Israël du plan "franco-égyptien".

Le Hamas a pour sa part indiqué par la voix de son représentant au Liban Oussama Hamdan avoir des "réserves", jugeant que le plan ne devait pas être considéré comme un tout "à prendre ou à laisser".

Sur le terrain, les attaques israéliennes ont baissé d'intensité au lendemain d'une journée sanglante au cours de laquelle des dizaines de civils ont été tués, dont une cinquantaine dans des écoles de l'ONU touchées par les frappes.

L'ONU a démenti mercredi la présence de combattants dans une des écoles ou plus de 40 personnes ont péri, après qu'Israël eut affirmé que ses forces avaient riposté à des tirs d'obus provenant de l'établissement.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, attendu la semaine prochaine au Proche-Orient, a qualifié de "totalement inacceptables" les attaques contre les écoles.

Le cabinet israélien a toutefois discuté mercredi de la possibilité d'élargir les opérations terrestres, lancées samedi soir, dans les zones urbaines palestiniennes, mais aucune décision en ce sens n'a été annoncée.

Mercredi matin, avant la pause, 16 Palestiniens dont cinq enfants ont été tués dans des bombardements dans différents secteurs du territoire, selon des sources médicales palestiniennes.

L'offensive israélienne a coûté la vie à au moins 693 Palestiniens, dont 220 enfants, et fait quelque 3.000 blessés depuis son lancement le 27 décembre, selon le dernier bilan des services d'urgence.

Israël affirme qu'elle vise à contraindre le Hamas à mettre fin aux attaques à la roquette contre son territoire. Quinze roquettes ou obus de mortier se sont abattus mercredi dans le sud d'Israël.

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