Dossiers
|
Le président portugais Anibal Cavaco Silva a promulgué mardi le projet de loi légalisant l'avortement jusqu'à la dixième semaine de grossesse, selon ses services.
Mais il a recommandé que le Parlement, qui a approuvé le texte le mois dernier après un référendum, prenne de nouvelles mesures pour s'assurer que l'avortement n'intervient qu'en dernier ressort. Il souhaite ainsi que les femmes enceintes soient informées des possibilités d'adoption qui s'offrent à elles et sur les conséquences éventuelles d'un avortement sur leur santé. Le 9 mars dernier, les parlementaires portugais ont approuvé la loi à une large majorité. Leur vote survenait moins d'un mois après un référendum sur la question. La participation avait été insuffisante mais le texte avait été approuvé par près de six Portugais sur dix. La précédente législation portugaise comptait parmi les plus répressives de l'Union européenne, avec celles de la Pologne, de l'Irlande et de Malte. L'interruption volontaire de grossesse (IVG) n'était autorisée que dans trois cas : si la santé de la femme risquait d'en pâtir, jusqu'à la 12e semaine ; si la grossesse résultait d'un viol, jusqu'à la 16e semaine ; et si c'était le seul moyen de sauver la vie de la femme, sans limite de temps. Le gouvernement espère mettre fin aux avortements clandestins qui se soldent chaque année par environ 10.000 hospitalisations pour des complications, parfois fatales, dues aux conditions d'intervention déplorables, selon les associations de défense des femmes. De nombreuses Portugaises vont également avorter dans d'autres pays de l'UE où l'IVG est légale, notamment en Espagne.
Carte : le droit à l'avortement dans le monde (Cartographie - Le Monde diplomatique - Mars 2006)
|
||||||||