Neuf plates-formes associatives, chargées de l'accueil et de l'orientation des demandeurs d'asile, seront fermées au 1er janvier 2009 en province. Seules subsisteront des plates-formes régionales, bénéficiant d'une dotation annuelle de 30 à 35 000 euros. Autrement dit, une somme ne permettant nullement de faire fonctionner ce type de dispositif.
Ces fermetures, alliées à la baisse des crédits de l'hébergement d'urgence des demandeurs d'asile et à la suppression de 1500 places d'hébergement, auront des effets désastreux.
En effet, il est prévu 30 millions d'euros sur l'exercice 2009 pour l'hébergement des demandeurs d'asile, une somme en baisse de plus de 13 millions par rapport au consommé 2008 à la fin septembre (43 millions d'euros).
Seules sont programmées 2722 places pour l'ensemble des départements hors Ile-de-France et 1500 places pour cette dernière. Ce dispositif, insensé, est un transfert de charges sur les collectivités et le 115, dont les effets seront particulièrement visibles en Ile-de-France.
Faute d'accueil en province, les demandeurs d'asile se replient en effet sur la région parisienne, où la demande d'asile et d'hébergement a augmenté de manière considérable (+25% en Seine-Saint-Denis pour les isolés sur les 9 premiers mois de l'année 2008 comparé à 2007 et plus 100% pour les familles sur Paris sur la même période).
On mesure sans difficulté les conséquences de cette politique sur des territoires déjà saturés.
Aujourd'hui, près de 30 000 personnes (nationaux et étrangers) en Ile-de-France sont prises en charge dans des structures d'hébergement d'urgence (foyer, hôtels…).
De son côté, l'Anaem, qui deviendra l'Office français de l'immigration (OFI) en 2009, verra la disparition programmée de 100 emplois, non intégralement compensés par le transfert de 60 emplois sur deux ans en provenance de l'Acces.
Les centres de rétention bénéficient, eux, d'une programmation de 15 millions d'euros sur trois ans, soit cinq millions annuels, en légère hausse.
Enfin, dernière innovation budgétaire, l'aide au retour, si souvent vantée par le Ministère, subit une baisse de 50%, passant de 3 à 1.5 millions.
... La réforme de l'allocation temporaire d'attente, qui exclut les demandes de réexamen, la baisse drastique des crédits d'hébergement d'urgence et la suppression de plates-formes associatives sont des indices d'une politique annonciatrice de drames.