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  Les pro- et anti-Saleh manifestent dans le calme à Sanaa

Reuters, le 3 février 2011

Plus de 20.000 opposants au président yéménite Ali Abdallah Saleh ont manifesté jeudi à l'occasion d'un "jour de colère" à Sanaa, où un nombre équivalent de partisans du chef de l'Etat ont pris part à une contre-manifestation.

Les manifestants antigouvernementaux, inspirés par les événements de Tunisie et d'Egypte, entendaient faire savoir au président Saleh que sa promesse de quitter le pouvoir en 2013 n'était pas suffisante.

Les partisans de Saleh, acheminés par autocar comme l'a constaté un journaliste de Reuters, estimaient quant à eux que le président avait répondu aux revendications de l'opposition. "Oui au président. Non au chaos. Oui à la stabilité!", ont-ils scandé.

Aucun heurt n'a été signalé à Sanaa, où les deux cortèges se sont dispersés à la mi-journée, les manifestants des deux camps repartant pour la pause traditionnelle de l'après-midi.

"Le peuple veut un changement de régime", ont scandé des manifestants anti-Saleh près de l'université de la capitale, leur point de ralliement. "Non à la corruption, non à la dictature!", entendait-on également.

Mercredi, à la veille de ce "jour de colère", Saleh avait pris les devants en annonçant qu'il quitterait le pouvoir, qu'il occupe depuis 32 ans, à l'expiration de son mandat, en 2013, et en promettant que son fils ne lui succéderait pas.


GAZ LACRYMOGÈNES À ADEN

Le parti islamiste Islah, plus importante force de l'opposition yéménite, avait jugé que l'initiative de Saleh allait dans le bon sens mais avait exclu de suspendre ses manifestations. Le front de l'opposition semblait toutefois se fissurer jeudi, certains militants réclamant un départ immédiat de Saleh tandis que d'autres se bornaient à demander qu'il tienne ses engagements de mercredi.

Des manifestations antigouvernementales ont eu lieu dans d'autres villes du Yémen comme Taïz, dont Saleh fut naguère le gouverneur militaire, mais aussi dans des villes du sud du pays, où le mouvement séparatiste est de plus en plus actif.

A Aden, la manifestation des opposants à Saleh a été dispersée à coups de gaz lacrymogènes par les forces de sécurité, et deux personnes ont été blessées dans des échauffourées. Sept manifestants ont été appréhendés.

Les enjeux sont d'importance pour ce pays en proie à un regain d'activité d'Al Qaïda, mais aussi à une guérilla séparatiste dans le Sud et à un soulèvement chiite dans le Nord, le tout sur fond de pauvreté endémique. Un tiers des Yéménites souffrent régulièrement de la faim.

Washington compte fermement sur l'action de Sanaa face à des extrémistes islamistes dont les activités s'étendent au-delà de la frontière saoudienne et qui mettent en péril la stabilité de l'ensemble de la région.

Selon l'agence de presse officielle Saba, Barack Obama a téléphoné à son homologue yéménite pour saluer son initiative de mercredi.

 

 
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