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L'expulsion des Tchétchènes provoque l'indignation


La Nouvelle République (Extrait), le 20 avril 2007

Les militants du Collectif de soutien aux sans-papiers ont tenu, hier, en fin d'après-midi, une conférence de presse dans les locaux de Chrétiens Migrants pour dénoncer l'expulsion, vers la Pologne, la veille, de deux hommes qui se disent de nationalité tchétchène.

"Ce n'est plus possible, a affirmé un porte parole. Les conditions d'incarcération en Pologne sont très dures et le chantage effectué ici, à Tours, sur cette famille qui a déjà beaucoup subi est indigne. Les deux jeunes hommes ont été arrêtés en traître. Le préfet, qui aime laisser pourrir les situations, devrait retrouver les chemins de l'humanité.

"Il y a une dérive du pouvoir qui cherche des boucs émissaires pour faire du chiffre. Nous en appelons à l'opinion publique afin qu'elle soutienne la mère tchétchène et ses enfants car ils ne possèdent aucune garantie de pouvoir rester ici."

"A qui le préfet veut-il donner des gages en cette période préélectorale ?", s'est demandé un autre militant. Selon un de ses camarades"au nom de la loi auntiterroriste russe, les flics de Poutine peuvent venir en Pologne interroger les ressortissants tchétchènes."

"En France, je m'y sens en sécurité"

La mère, dont les frères ont été expulsés vers Varsovie mercredi, a expliqué avoir fui son pays après le massacre d'une branche de sa famille : "Nous avons mis trois ans à retrouver les corps. Je veux rester en france car je m'y sens en sécurité."

Les militants ont, enfin, lancé un appel à la solidarité des tourangeaux et indiqué qu'ils organiseraient un parrainage, par la mairie de Tours, des deux enfants scolarisés.


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Polémique à Tours autour de deux expulsions
La Nouvelle République, jeudi 19 avril 2007

Deux hommes se disant Tchétchènes, mais russes pour l'administration, ont été interpellés pour être envoyés en Pologne.

Branle-bas de combat, hier, en début d'après-midi, chez les membres du collectif tourangeau de soutien aux sans-papiers. Quatre personnes (?), "une femme, son frère et un neveu d'une famille tchétchène ont été arrêtés alors qu'ils se rendaient à la préfecture accompagnés d'une poignée de membres du collectif".

Un peu plus tard, un militant expliquait que "ces personnes s'étaient déjà présentées la semaine dernière et qu'on les avait reconvoquées hier. L'interpellation s'est passée dans les locaux de la préfecture. Il s'agit d'une interpellation contraire aux dernières directives ministérielles de Sarkozy".

Très rapidement la préfecture indiquait que "rien ne permettait d'authentifier la nationalité de ces personnes. Ils sont entendus à la préfecture par la police en présence d'un interprète. La procédure est placée sous le contrôle d'un magistrat et de la justice administrative.

"Ces personnes savaient qu'elles allaient être contrôlées et peut-être placées en rétention car c'était écrit sur la convocation remise la semaine dernière. Il s'agit d'un cas de droit communautaire régi par les accords de Dublin 2".

"Ca s'est passé sous mes yeux"

En fin d'après midi, la préfecture indiquait que "deux hommes majeurs étaient placés en rétention administrative en région parisienne. Dès jeudi, ils seront reconduits en Pologne car ils sont entrés par ce pays dans l'espace européen. Les deux autres personnes, une femme et un mineur, ont été remis en liberté. Elles ne sont pas expulsables pour des raisons humanitaires". Présente au moment de l'interpellation, une femme a témoigné auprès de la NR car "ça vient de se passer sous mes yeux et j'ai besoin d'en parler". Dans son récit elle évoque "une amie de la famille tchétchène qui a crié en les voyant partir. Je ne peux le décrire. Un coup de couteau en plein coeur".

Après avoir établi un parallèle entre ces expulsions et les heures les plus noires de la France de Vichy, cette femme ajoute "qu'un sans-papiers reconduit dans son pays a été abattu devant la porte de sa maison. Il s'appelait Elanchevan".