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L'errance des Rohingyas Le Monde, le 23 janvier 2009 |
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Les Rohingyas, musulmans apatrides, vivent en majorité dans l' Etat de Rakhine (autrefois appelé Arakan), dans le nord-ouest de la Birmanie, le long de la frontière avec le Bangladesh. Leur nombre est estimé à deux millions environ, y compris ceux qui ont choisi l'exil. Leur histoire remonte au VIIe siècle, lorsque des commerçants arabo-musulmans sont venus s'installer dans la région. Ils étaient considérés comme l'un des groupes ethniques indigènes de la Birmanie après l'indépendance, mais le régime du dictateur Ne Win leur retira leur identité constitutionnelle et, par une loi de 1983, le statut de minorité ethnique. Privés de la citoyenneté birmane, les Rohingyas sont, depuis, exposés à toutes les discriminations et, sans éducation ni ressources, sans accès à la terre et à la propriété, ont sombré dans la misère. Ils sont largement dépendants de l'aide internationale et d'ONG comme Aide médicale internationale ou Action contre la faim, qui ont elles-mêmes beaucoup de difficultés à travailler dans cet Etat. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), 28 000 d'entre eux vivent, avec le statut de réfugiés, dans deux camps du HCR au Bangladesh, et environ 200 000 autres, non enregistrés, se sont installés dans ce pays. Ce sont sans doute ceux-là qui, chaque année, risquent leur vie en prenant la mer pour tenter de rejoindre des pays musulmans de la région. Plus de 300 000 Rohingyas ont aussi trouvé refuge au Pakistan. Pour le HCR, qui a demandé à rencontrer le ministre thaïlandais des affaires étrangères, Kasit Piromya , l'errance des Rohingyas est un problème régional. La Thaïlande préside, en 2009, l'Association des pays d'Asie du Sud-Est (Asean), dont sont aussi membres la Birmanie, la Malaisie, l'Indonésie et dont le prochain sommet est précisément prévu en Thaïlande, à la fin du mois de février. |