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Le gouvernement thaïlandais décrète l'état d'urgence autour des deux aéroports de Bangkok
AP, le 29 novembre 2008 |
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Le gouvernement thaïlandais, qui s'est réuni d'urgence en dehors de Bangkok pour échapper aux protestataires anti-gouvernementaux, a décrété jeudi l'état d'urgence autour des deux aéroports de la capitale, pour tenter de mettre fin aux manifestations qui empêchent depuis deux jours des milliers de voyageurs de quitter la Thaïlande . Cette décision a été prise lors d'une réunion présidée par le Premier ministre Somchai Wongsawat à Chiang Maï, ville située à 570 kilomètres au nord de Bangkok. Le ministre de l'Agriculture Somsak Prisananantakul a précisé que ces lois d'exception s'appliqueront autour des deux aéroports de Bangkok. Elles autorisent l'armée à rétablir l'ordre, à suspendre les libertés civiles, à interdire les rassemblements publics de plus de cinq personnes, et à interdire aux médias de donner des informations risquant de provoquer des mouvements de panique. Alors que les deux aéroports de Bangkok sont fermés et occupés par des milliers de manifestants, le ministre thaïlandais du Tourisme a annoncé que les autorités allaient commencer à évacuer sous 48 heures et depuis une ou deux bases militaires les très nombreux touristes coincés dans le pays. Weerasak Kohsurat a précisé que les touristes avec des "besoins urgents" seront acheminés vers la base aérienne d'U-Tapao, à 140km au sud-est de Bangkok, ainsi qu'à celle de Kamphaeng Saen, dans la banlieue nord de la capitale thaïlandaise. Le ministre a déclaré que les vols seront assurés par la compagnie nationale Thai Airways et permettront aux touristes de reprendre des vols depuis Singapour ou la Malaisie. Par ailleurs, Weerasak a ajouté que le gouvernement thaïlandais examine la possibilité d'utiliser des autocars et des trains pour transporter les touristes vers les autres aéroports du pays dont ceux de Phuket et Chiang Maï. Un vol de Thai Airways en provenance de Los Angeles s'est posé jeudi sur la base aérienne d'U-Tapao, à 140 kilomètres au sud-est de Bangkok, selon la compagnie aérienne. Jeudi, les vols au départ de l'aéroport intérieur Don Muang de Bangkok ont été suspendus en raison de manifestations anti-gouvernementales, les opposants ayant envahi ce terminal, comme le principal aéroport réservé aux vols internationaux. L'aéroport international de la capitale thaïlandaise est fermé depuis mercredi matin, occupé par des dizaines de milliers de manifestants qui demandent la démission du Premier ministre. Certains ministres ont été acheminés par avions militaires jusqu'à Chiang Maï, où se trouve le Premier ministre Somchai Wongsawat depuis son retour d'un voyage à l'étranger, mercredi soir. Dans les médias thaïlandais, on spéculait sur le fait que le Premier ministre pourrait congédier le général Anupong Paochinda, chef des armées, qui a appelé mercredi à la dissolution du Parlement et à de nouvelles élections pour résoudre la crise. Mais le porte-parole du gouvernement, Nattawut Sai-kua, a assuré que le renvoi du général Anupong Paochinda n'était pas d'actualité. Les manifestations sont menées par les militants de l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD). Ils accusent le Premier ministre d'être une marionnette aux mains de l'ex-chef du gouvernement, le milliardaire Thaksin Shinawatra, évincé du pouvoir par les militaires en septembre 2006, après avoir été reconnu coupable de corruption et d'abus de pouvoir. Mais le Premier ministre refuse de quitter le pouvoir. Dans une allocution télévisée, Somchai Wongsawat a déclaré que son gouvernement avait été légitimement élu et qu'il devait "protéger la démocratie pour le peuple de Thaïlande".
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