Mars 2005 voit la fin de la « trêve hivernale » où les foyers sociaux ne sont plus tenus par la loi d'héberger les personnes dépourvues de domicile. Nous sommes aussi en pleine campagne référendaire sur la Constitution européenne, durant laquelle la question de l'immigration est abordée en filigrane.
Une association catholique, aux fonds limités issus des quêtes, les prend en charge en les hébergeant dans des hôtels. En concertation avec un collectif majoritairement composé d'étudiants, ils décident d'occuper une partie du rez-de-chaussée de la faculté de Lettres et de Sciences Humaines de Tours en y créant un lieu de vie par l'installation d'un dortoir improvisé et du nécessaire pour se nourrir.
Cela permet à ces familles tchétchènes, angolaises, azéries, arméniennes, composées de 40 personnes dont 22 enfants d'éviter les nuits froides du printemps et la faim. Cette occupation, qui devait aux premiers jours n'être que provisoire, s'étendra sur 3 mois, au rythme des assemblées générales, des menaces d'évacuation par la police, des coups de force interpellant les pouvoirs publics, des questionnements sur les fondements d'une lutte qui se veut plus politique qu'humanitaire.