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Crise humanitaire au Sri Lanka, 250.000 habitants incapables de fuir, dit le CICR
AFP, le 27 janvier 2009 |
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Une crise humanitaire majeure est en train de se dérouler dans le nord du Sri Lanka , où 250.000 habitants sont prisonniers des combats entre l'armée et les rebelles séparatistes tamouls qui ont déjà fait des "centaines" de victimes, s'est alarmée mardi la Croix Rouge. Les services médicaux de la région de Vanni sont débordés par l'arrivée de "centaines de cadavres et de nombreux blessés", alors que le gouvernement grignote les derniers fiefs des rebelles séparatistes tamouls dans le nord-est de l'île, a averti dans un communiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). "Il est urgent de mener des actions décisives et d'arrêter ce carnage car nous n'avons plus beaucoup de temps", a estimé Jacques de Maio, directeur des opérations du CICR en Asie du Sud. "Les habitants sont pris dans les échanges de tirs. Les hôpitaux et les ambulances ont été frappés par des bombardements et de nombreux travailleurs humanitaires ont été blessés en évacuant les blessés", a-t-il témoigné. Dans son communiqué qui dénonce "une crise humanitaire majeure en train de se dérouler", le CICR a estimé que 250.000 personnes étaient incapables de fuir la zone de combats, d'une surface de 250 kilomètres carrés, et ne pouvaient trouver de refuge à l'abri des tirs. "A cause de cette violence, le CICR ne peut intervenir dans la région", a ajouté M. de Maio. "Quand la poussière retombera, nous pourrions retrouver un grand nombre de victimes et une situation humanitaire catastrophique, à moins que les civils soient protégés et que les lois humanitaires internationales soient respectées en toutes circonstances", a-t-il dit. Le CICR a appelé les deux parties à autoriser les civils à quitter la zone de combats. Après 37 années de conflit et une offensive commencée fin 2007 dans le nord, les troupes de Colombo traquent 2.000 Tigres tamouls dans leurs derniers bastions de la jungle, sur une bande de terre de 300 km2 où vivent de 150.000 à 300.000 civils. Depuis le 1er janvier, 178 civils ont été tués et 740 hospitalisés, a indiqué mardi le directeur de l'hôpital du département de Mullaittivu, T. Satyamurthy. Reuters, le 28 janvier 2009 Les Nations unies accusent les séparatistes tamouls d'avoir empêché mardi un convoi de plusieurs centaines de blessés de quitter le nord du Sri Lanka, théâtre de violents affrontements. Après avoir pris dimanche Mullaittivu, dernière ville tenue par les Tigres de libération de l'Eelam Tamoul (LTTE), l'armée sri-lankaise encercle les 2.000 combattants séparatistes dans la jungle, au terme de ce qui semble être le dernier épisode d'une guérilla vieille de 25 ans. Selon les organisations humanitaires, 250.000 civils tamouls sont pris au piège dans le réduit des séparatistes, d'une superficie d'à peine 300 km2, et les deux camps s'accusent d'exactions à leur encontre. L'Onu, le CICR, les Etats-Unis et l' Union européenne ont exhorté les troupes sri-lankaises et les LTTE à épargner les civils. Les Nations unies ont fait savoir que le convoi bloqué mardi par les LTTE tenterait à nouveau de prendre la route jeudi à 06h30 GMT pour acheminer les blessés hors de la zone de guerre jusqu'à un hôpital. "Il y a eu une brève accalmie pendant laquelle l'armée n'a pas bombardé, mais les LTTE ont alors déclaré que la situation n'était pas sûre", a rapporté Gordon Weis, au nom de l'organisation. Après avoir été reçu par le président sri-lankais Mahinda Rajapaksa, Pranab Mukherjee, chef de la diplomatie indienne, a promis l'aide de New Delhi pour la reconstruction, sans évoquer la trêve que réclame l'aile tamoule de la coalition au pouvoir en Inde. |