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Au moins 300 civils blessés par des tirs de l'armée sri-lankaise

AP, le 27 janvier 2009

Au moins 300 civils ont été blessés, et on craignait que nombre d'autres aient été tués, par les tirs d'artillerie de l'armée sri-lankaise sur une "zone protégée" où s'est réfugiée la population, prise au piège des combats entre les forces gouvernementales et la rébellion tamoule dans le nord du pays, selon un responsable des services sanitaires.

Ce bombardement d'artillerie, démenti par l'armée, intervient alors que les séparatistes tamouls, chassés de leur dernier bastion de Mullaittivu la semaine dernière, se repli sur la zone qu'ils contrôlent encore dans la jungle, entraînant les civils avec eux.

Diplomates et organisations de défense des droits de l'homme s'inquiètent pour les civils, qui seraient entre 150.000 et 400.000 dans le territoire encore tenu par les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), un périmètre d'environ 300 km carrés, et réclament l'accès à ces populations. Colombo affirme qu'elles sont bien moins nombreuses que cela.

Selon le coordinateur de l' ONU, Neil Buhne, les combats sont "très intenses" dans le secteur, y compris dans la "zone protégée", et de nombreux civils ont été tués.

Le porte-parole de l'ONU Gordon Weiss a fait savoir que ses équipes avaient vu "des dizaines de morts et blessés" dans la "zone protégée" ces derniers jours, y compris dix civils tués lundi. Il a dit ne pas savoir qui était l'auteur des tirs. Le site pro-rebelle TamilNet parle lui de plus de 300 civils tués. Il restait impossible d'obtenir un bilan exact des victimes.

Selon le responsable des services de santé, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat par crainte de représailles, c'est bien le gouvernement qui a tiré, et des centaines de blessés ont atteint l'hôpital de Puthukudiyiruppu (16 km à l'ouest de Mullaittivu).

Des réfugiés lui ont expliqué avoir enterré des morts ou abandonné leurs corps dans leur fuite. Un convoi qui tentait d'évacuer 250 blessés graves vers un meilleur hôpital en dehors de la zone de guerre a dû faire demi-tour, la route ayant été fermée, selon la Croix-Rouge.

Fait exceptionnel dans ce conflit soumis au black-out par l'armée de Colombo, la presse a été autorisée mardi à entrer dans Mullaittivu, dernière ville tenue par les séparatistes tamouls avant sa chute la semaine dernière. Il lui était cependant impossible d'accéder à la "zone protégée" de 35km carrés près de Mullaittivu, décrétée la semaine dernière par l'armée, qui a exhorté les civils à s'y replier.

Les Tigres ont en tous cas vidé Mullaittivu, la cité portuaire devenue ville-fantôme où patrouillaient quelques soldats, et où même les meubles et ampoules avaient disparu de ce qui semblait être l'ex-QG des rebelles.

 

   
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