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La situation humanitaire se dégrade au Sri Lanka

20minutes.fr, le 10 juin 2009

   

La guerre, officiellement terminée, n'a pas signé pour autant l'arrêt des souffrances...

Les familles en détresse, qui ont fui la zone des combats, sont légion dans le gigantesque camp de Manik Farm (le plus grand camp établi par l'armée pour accueillir les déplacés) au Sri Lanka: 170.000 Tamouls s'entassent dans des conditions déplorables, privés de liberté de mouvement - sauf pour se rendre dans les hôpitaux alentours - et séparés de leurs proches.
 
Malgré la visite du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui s'était rendu en mai dernier dans ce camp de réfugiés, et qui avait exigé un accès «immédiat et sans entraves» pour les organisations humanitaires, rien ne semble avoir bougé. Quatorze organisations avaient alors averti alors que «des milliers de vies étaient menacées».
 
Le Sri Lanka saisit un bateau d'aide humanitaire

Et pourtant l'aide humanitaire reste à quai. Les forces navales du Sri Lanka ont arraisonné et saisi lundi un bateau venu de Grande-Bretagne, chargé d'aide humanitaire destinée aux réfugiés et qui tentait d'entrer illégalement dans les eaux territoriales de l'île.

Pour l'association d'aide aux Tamouls «Tamilarkalam», le gouvernement veut à tout prix cacher les horreurs de ses exactions. «Ils ont tué des milliers de civils, pas seulement des Tigres de la branche armée. Ils ne veulent pas que le monde sache. Pourtant tout le monde se doute, c'est la misère totale là-bas», explique l'un de ses responsables qui souhaite rester anonyme.
 
Les zones d'ombres et les expulsions semblent monnaie courante désormais. Selon un communiqué de l'AFP, un député canadien a été arrêté ce mercredi à son arrivée à l'aéroport international de Colombo et risque d'être expulsé, les autorités du Sri Lanka lui reprochant d'avoir soutenu les Tigres tamouls, a indiqué un responsable officiel.
 
Pas d'enquête internationale

Et la polémique enfle autour de cette guerre sanglante alors que le ministre sri-lankais des Affaires étrangères a prévenu que les enquêtes sur des violations présumées des Droits de l'homme pendant l'offensive contre la rébellion tamoule ne seront pas menées par la justice internationale.
 
De son côté, le président sri-lankais Mahinda Rajapakse s'est pourtant engagé à ce que 80% des réfugiés soient rentrés chez eux d'ici à la fin de l'année et que les camps soient fermés «au plus vite».
 
Le Sri Lanka a proclamé à la mi-mai sa victoire militaire contre la rébellion séparatiste des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), mettant fin à 37 années de guerre qui ont fait de 80.000 à 100.000 morts et 300.000 réfugiés.


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