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  L'expulsion des ONG risque d'aggraver les tensions au Soudan

Reuters, le 6 mars 2009

L'expulsion du Soudan de 13 ONG pourrait attiser les tensions dans les régions pétrolières sensibles situés à la frontière entre le nord et le sud du pays, où des centaines de milliers de civils sont abandonnés à leur sort, disent craindre des responsables humanitaires.

Les autorités accusent ces agences humanitaires d'avoir collaboré - ce qu'elles démentent - avec la Cour pénale internationale (CPI) qui a inculpé cette semaine le président soudanais Omar Hassan al Bachir de crimes de guerre au Darfour.

Leur expulsion laisse sans couverture humanitaire de vastes zones de régions sensibles comme celles du Nil bleu, d'Abyei et du Sud-Kordofan, à la charnière avec le Sud-Soudan, où 20 ans de guerre civile contre l'emprise du Nord musulman ont pris fin en 2005 avec un fragile accord de paix global.

Une bonne partie des populations de ces provinces, qui ont soutenu le Sud durant le conflit, sont passées sous la coupe du Nord aux termes de l'accord de 2005, provoquant tensions et ressentiments.

"L'impact des expulsions des ONG va au-delà le Darfour. Elles ont été expulsées aussi de la plupart des zones ravagées par la guerre où les gens sont absolument démunis. Le risque de nouveau conflit dans ces zones est réel", explique le responsable d'une organisation d'aide internationale basé à Khartoum.

Les expulsions portent atteinte à des projets importants - ponts, reconstructions - qui étaient censés consolider l'accord de 2005 dans ces régions où patrouillent encore des hommes de l'Armée de libération du Sud-Soudan, souligne une autre responsable humanitaire.

GRAVE IMPACT

Trois des principales ONG travaillant dans la province pétrolière d'Abyei sont ainsi visées : Mercy Corp, la branche américaine de Save the Children et la PADCO, une entreprise chargée de la reconstruction de la ville d'Abyei, qui est revendiquée à la fois par le Sud et le Nord.

Save the Children, dont la branche britannique a aussi été expulsée, estime que la décision des autorités de Khartoum aura un impact grave sur ses opérations dans cette région, dans celle du Sud-Korofan et dans d'autres provinces, y compris celle du Darfour occidental.

"Si nous sommes contraints de stopper notre travail, les vies de centaines de milliers d'enfants seront mises en péril", a déclaré la secrétaire générale internationale de l'ONG, Charlotte Petri.

Au Darfour même, la distribution humanitaire d'urgence aux réfugiés assurée par certaines des ONG expulsées, dont l'Américaine Care, est évidemment remise en question.

"Les Darfouris peuvent faire face avec des services réduits, mais quand on expulse une douzaine de grandes organisations, on se demande comment ils vont faire sans la nourriture, les médicaments et l'aide qu'ils recevaient", déclare Alun McDonald, porte-parole de l'ONG britannique Oxfam.

Le chef de la commission gouvernementale soudanaise d'aide humanitaire, Mohamed Abd el Rahman, a assuré jeudi à Reuters que les populations civiles ne seraient pas affectées car les activités des ONG sanctionnées seraient reprises par les autorités et les ONG restantes.

Mais, à Genève, le porte-parole de la Commission des droits de l'homme de l'Onu, Rupert Colville, a estimé "déplorable" vendredi que le Soudan "prive sciemment et délibérément un si grand nombre de civils des moyens de survivre".

"Punir des civils en raison d'une décision de la CPI est un manquement grave au devoir du gouvernement de protéger ses propres citoyens", a-t-il estimé.

   

 

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