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  La population de Mogadiscio fuit les quartiers dévastés par les combats

AFP, le 1er avril 2007

Des habitants de Mogadiscio ont réussi à fuir dimanche leurs quartiers dévastés par les combats entre les insurgés et l'armée éthiopienne qui a lancé une offensive meurtrière visant à "vider" la ville des miliciens hostiles au gouvernement somalien.

Des tirs d'armes lourdes et des rafales d'armes automatiques étaient entendus dimanche dans la capitale somalienne, mais sans commune mesure avec le déluge d'artillerie qui s'était abattu vendredi et samedi sur certains quartiers sud.

Profitant de cette relative accalmie, des habitants des quartiers du stade et d'Ali Kamin - terrés depuis 48 heures dans leurs maisons - fuyaient, certains avec un maigre paquetage, d'autres sans rien.

Ces deux quartiers, fiefs des insurgés, ont été intensément bombardés par l'artillerie et les chars éthiopiens. Près du stade, un correspondant de l'AFP a vu des maisons totalement démolies, éventrées à coups de canons. Six cadavres de civils gisaient dans une rue.

Dans le quartier d'Ali Kamin, un camion militaire éthiopien a été détruit et les corps de deux soldats éthiopiens gisaient à proximité.

Aucun bilan précis du nombre de morts n'était disponible dans l'immédiat. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), au moins des dizaines de personnes, essentiellement des civils, ont été tuées depuis jeudi dans ces combats, parmi les pires depuis le début de la guerre civile somalienne en 1991.

Selon un décompte établi dimanche matin par l'AFP à partir de témoignages et de sources hospitalières, au moins 70 personnes ont été tuées depuis jeudi.

Au principal carrefour d'Ali Kamin, un char éthiopien était en position dimanche. Sept carcasses de camions civils somaliens détruits par des tirs étaient visibles.

Jeudi matin, l'armée éthiopienne a lancé une violente offensive contre les insurgés qui mènent des attaques dans la capitale somalienne depuis la chute des tribunaux islamiques, défaits militairement par les forces gouvernementales somaliennes et l'armée d'Addis Abeba il y a trois mois.

Selon des experts, miliciens islamistes, chefs de guerre et chefs traditionnels participent à cette insurrection. Après leur défaite, les islamistes avaient menacé de s'en prendre aux forces étrangères en Somalie.

Vendredi soir, après qu'un hélicoptère de combat éthiopien eut été abattu par un missile dans la capitale somalienne, le gouvernement d'Addis Abeba a indiqué que "sur réquisition du gouvernement de transition somalien, les forces éthiopiennes ont lancé une offensive sur des cibles sélectionnées de l'insurrection à Mogadiscio ".

Addis Abeba a également affirmé que 200 "hommes armés" avaient été tués par son armée et qu'"en retour la paix a été réaffirmée" dans la ville.

Mais, signe du caractère acharné des affrontements, des centaines de soldats éthiopiens étaient en route samedi pour Mogadiscio pour renforcer les troupes engagées dans les combats.

"Au moins un bataillon a traversé Beledweyne" (355 km au nord de Mogadiscio ) a affirmé Ahmed Madobe Osman un résident de cette ville du centre du pays. Un convoi de 20 camions transportant des soldats éthiopiens et du matériel a également traversé Afgoye (30 km au sud de Mogadiscio), selon un résident, Ahmed Mansour.

L'Ethiopie est intervenue militairement en Somalie fin 2006 pour défaire les islamistes somaliens, accusés par Washington d'abriter des membres d'Al-Qaïda, et qui, selon Addis Abeb a, représentaient une menace pour la Corne de l'Afrique.

 

   
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