Ramzan Kadirov reconduit pour 5 ans à la tête de la Tchétchénie

Les 41 députés du parlement de Tchétchénie ont accordé samedi à l'unanimité un nouveau mandat de cinq ans à Ramzan Kadirov, le président de cette république russe du Caucase.

Kadirov, un ancien chef rebelle âgé de 34 ans, avait été nommé candidat par le Kremlin cette semaine et l'issue du scrutin ne faisait aucun doute.

Moscou crédite le président tchétchène, au pouvoir depuis 2007, d'assurer une relative stabilité dans sa région et s'appuie sur lui pour contenir l'insurrection islamiste, qui s'est déplacée de Tchétchénie vers les républiques voisines d'Ingouchie ou du Daghestan.

Mais les défenseurs des droits de l'homme l'accusent de régner par l'intimidation et la violence et d'avoir transformé la république de 1,1 million d'habitants en un fief personnel défendu par une milice de plusieurs milliers d'hommes. Il est également soupçonné d'avoir commandité des assassinats d'opposants à l'étranger.

En échange de la sécurité, Kadirov a libre cours pour imposer une vision rigoriste de l'islam, notent encore les analystes. L'an dernier, des femmes ont été régulièrement agressées dans les villes tchétchènes parce qu'elles ne portaient pas le foulard islamique.

Le président tchétchène défend son bilan en insistant sur les opérations de reconstruction menées ces dernières années dans une région ravagée par deux guerres d'indépendance depuis 1994.

"Nous avons construit des routes, des écoles, des hôpitaux, des maisons (...). Nous transformons cette république en l'un des territoires les plus prospères du Caucase du Nord, mais aussi de toute la Russie", a lancé Kadirov aux parlementaires à l'issue de sa reconduction.

Depuis 2004, les élections des dirigeants régionaux au scrutin direct ont été supprimées par le Kremlin. Ces derniers sont nommés par Moscou, un choix que les parlements locaux avalisent ensuite sans surprise, puisqu'ils sont dominés par le parti au pouvoir, Russie unie.

Ramzan Kadirov est le fils d'Akhmad Kadirov, président tchétchène élu avec l'aval du Kremlin en 2003 avant son assassinat un an plus tard dans un attentat.

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