AFP, le 1er septembre 2010
Des milliers de personnes ont commémoré mercredi la prise d'otages de 2004 dans une école de Beslan, dans le Caucase russe, en dénonçant une enquête sans résultat après ce drame qui fait plus de 330 morts, parmi lesquels de nombreux enfants.
Pour ce sixième anniversaire, une cloche a retenti à 09H15 (05H15 GMT), heure où des rebelles pro-tchétchènes armés avaient fait irruption dans l'établissement au moment où les enfants et leurs parents participaient aux cérémonies de la rentrée scolaire.
Fleurs à la main, des centaines de survivants et proches de victimes se sont recueillis devant les ruines de l'école numéro un qui avait été le théâtre du drame.
Des fleurs et des bougies ont été posées à côté des photos des victimes à l'intérieur du gymnase en ruines où étaient retenus les otages.
De nombreuses personnes ont déposé des bouteilles d'eau, un geste désormais traditionnel et symbolique à la mémoire de ceux qui avaient été laissés sans eau pendant les trois jours de la prise d'otages.
Un son de cloche a retenti pour chacune des victimes.
Le 1er septembre 2004, un commando, qui réclamait notamment la fin de la guerre en Tchétchénie, a retenu plus de 1.000 personnes dans le gymnase de cette école jusqu'à ce que les forces de l'ordre donnent l'assaut.
"Nous ressentons beaucoup de douleur en raison de l'injustice et du manque de volonté des autorités pour expliquer pourquoi les otages sont morts et pourquoi des armes de destruction massive ont été utilisées pour tirer sur les otages dans l'école", a lancé Anneta Gadieva, qui a perdu une fille dans le drame.
Selon des témoins et des experts, les explosions à l'intérieur de l'école, à l'origine de l'assaut des forces russes, ont été provoquées par des "tirs de grenade" lancées de l'extérieur.
Les autorités ont "prolongé l'enquête à 20 reprises et rien n'a changé", a protesté Mme Gadieva, membre de l'association des mères de victimes de la prise d'otages.
Une autre membre de l'association, Soussanna Doudieva, a enfoncé le clou: "Comment peut-on se consoler? Avec cette enquête scandaleuse? Avec ces autorités scandaleuses qui cachent la vérité sur Beslan?", s'est emportée cette mère dont la fille a survécu à la prise d'otages. "Ceux qui ont permis le drame de Beslan -- les lâches, non professionnels et traîtres -- continuent de diriger l'armée, les services spéciaux et notre honteux pays".
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