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Libération, le 12 mai 2007 Pendant l'interrègne Chirac-Sarkozy, les expulsions continuent. Le ministre de l'Intérieur par intérim, François Baroin, n'a apparemment pas donné consigne aux préfets de ralentir le rythme des reconduites à la frontière d'étrangers en situation irrégulière. Récit d'une semaine ordinaire dans le XXe arrondissement de Paris. Mardi, les enseignants de l'école maternelle Ménilmontant apprennent que la mère d'AmélieYotiphaï, 4ans, de nationalité thaïlandaise, a été arrêtée dans un atelier clandestin et placée en garde à vue. La fillette, élève de moyenne section de maternelle, reste avec son père, également sans papiers. Des enseignants et parents d'élèves font, en vain, pression sur la préfecture de police de Paris pour tenter d'obtenir la libération de la mère d'Amélie Yotiphaï. Vendredi, elle était toujours détenue. Mercredi, Amadou Meïté, Ivoirien, père de quatre enfants, dont deux sont restés en Afrique et les deux autres vivent avec lui en France, l'un élève de CE l à l'école de la rue Le Vau, l'autre bébé, est convoqué à la préfecture de police de Paris. Pensant qu'il va être régularisé, il s'y rend. Il est arrêté au guichet, et expulsé le lendemain malgré la présence à Roissy d'une délégation d'enseignants et de parents. Outre deux enfants, Amadou Meïté laisse en France sa concubine qui a été, elle, régularisée il y a quelques jours. Vendredi, les enseignants et parents d'élèves du groupe scolaire Olivier-Métra organisent une journée «école morte ». Ils veulent accompagner au tribunal administratif le couple Doumbia, des Maliens sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), parents de quatre enfants, dont deux sont restés au pays. L'aîné des deux enfants vivant avec eux en France, âgé de 5 ans, est en grande section de maternelle, l'autre bébé. Le jugement a été mis en délibéré au 8 juin. Toutes ces familles avaient fait des demandes de régularisation dans le cadre de la circulaire Sarkozy de juin 2006 qui ouvrait des possibilités exceptionnelles de régularisation aux parents sans papiers d'enfants scolarisés. Toutes répondaient à priori aux critères de la circulaire. Toutes ont été déboutées.
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