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Des malades de Gaza victimes de la rivalité Hamas-Fatah

AP, le 28 avril 2009

Victimes de la maladie et de la rivalité Hamas-Fatah : des centaines de Palestiniens souffrant du cancer et d'autres affections sont dans l'impossibilité de sortir de la Bande de Gaza pour se faire soigner à cause des querelles politiques qui opposent les deux factions rivales.

Huit patients gazaouis qui attendaient de pouvoir sortir du territoire pour recevoir un traitement sont morts depuis le mois de mars. La crise a commencé le mois dernier lorsque, victime du conflit Hamas-Fatah, le comité médical qui aide les malades à trouver un traitement hors de Gaza a été suspendu, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les malades en sont donc réduits à attendre et à espérer. Alité chez lui, amaigri et le teint jaunâtre, Ribhi Jindiyeh, 10 ans, qui souffre d'un lymphome, est trop faible pour se lever. Après une chimiothérapie l'an dernier dans un hôpital israélien, il est rentré chez lui en janvier et semblait aller mieux. Mais en mars, il a commencé à uriner du sang.

Les médecins de Gaza n'arrivent pas trouver la cause du problème et lui prescrivent des transfusions tous les deux jours pour le maintenir en vie. "Personne ne sait pourquoi il perd autant de sang, et personne ne peut nous envoyer vers un hôpital à l'étranger", explique sa mère, Nevine, 38 ans.

Un lymphome a également été diagnostiqué chez son fils Yehia, 4 ans, en mars. "Je veux que tout le monde aide mon fils, Israël, le Fatah, le Hamas, n'importe qui", dit-elle. "S'ils ne peuvent pas aider un enfant malade, alors qui peuvent-ils aider?"

Une lueur d'espoir est apparue lundi. Le ministre Hamas de la Santé Bassir Naim a annoncé le rétablissement du comité médical fermé en mars par le Mouvement de la résistance islamique.

Le Hamas pose toutefois des conditions à la reprise des activités de l'instance, qui était dominée par le Fatah, demandant qu'elle soit dotée de nouveaux membres acceptables pour les deux factions palestiniennes, selon Youssef Moudalal, un responsable de la santé. Ce qui pourrait donner lieu à de nouvelles querelles entre le Hamas et le Fatah.

Le 22 mars, le mouvement islamiste a pris le contrôle du comité médical, jusque là géré par le Fatah, et qui envoyait chaque mois un millier de patients souffrant de maladies graves en Israël ou en Egypte. En Cisjordanie, fief du Fatah, le gouvernement de Mahmoud Abbas, qui finance les traitements médicaux des Palestiniens à l'étranger, a riposté en suspendant la plupart des transferts de malades.

Les malades de Gaza ne peuvent se rendre à l'étranger sans l'assistance du comité à cause du blocus imposé à la bande côtière par Israël et l'Egypte depuis que le Hamas en a pris le contrôle par la force en juin 2007.

La branche israélienne de Médecins pour les droits de l'Homme (PHR), qui travaille en concertation avec le Centre palestinien pour les droits de l'Homme, a certes réussi à en faire sortir 35 pour qu'ils se fassent soigner depuis la suspension du comité, précise Ran Yarom, un membre de PHR. Mais les deux organisations soulignent qu'elles n'ont pas les moyens de faire le travail du comité.

Fin janvier, le gouvernement de Mahmoud Abbas avait déjà cessé de prendre en charge les soins médicaux reçus en Israël, arguant qu'ils étaient trop chers. Les autorités sanitaires du Fatah précisent qu'elles accepteront uniquement de financer des traitements moins chers en Egypte pour les patients de Gaza.

A Gaza, Mohammed Zibdeh, 12 ans, atteint d'un cancer au cerveau, attend une autorisation pour sortir du territoire. L'an dernier, un traitement par chimiothérapie dans un hôpital israélien avait permis de réduire sa tumeur. Aujourd'hui, il a des maux de tête en permanence, et son père, Riyad, 48 ans, craint que la tumeur ne se développe à nouveau. "Je ne peux pas l'aider, et il se pourrait qu'il meure sous mes yeux", soupire-t-il.

 

 

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