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- Ouganda : des discriminations jusqu'au crime !

 
Ouganda : des émeutes éclatent à Kampala, au moins un mort par balle

AFP, le 29 avril 2011
 

Des émeutes ont éclaté vendredi à Kampala, faisant au moins un mort, au lendemain de la quatrième arrestation en un mois du chef de l'opposition Kizza Besigye qui mène un mouvement de protestation contre la cherté de la vie, a-t-on appris de sources concordantes.

Une personne est morte de ses blessures par balles et cinquante blessés ont été hospitalisés, a indiqué une porte-parole de la Croix Rouge ougandaise, Catherine Ntabadde.

Les protestataires ont érigé des barricades sur plusieurs avenues du centre-ville et brûlé des pneus, tandis que les policiers faisaient usage de grenades lacrymogènes pour les disperser, a constaté le correspondant de l'AFP.

Des violences ont également eu lieu dans des quartiers populaires en périphérie de la ville, où la police, déployée en masse, a tiré à balles réelles, selon un photographe de l'AFP.

"Ca a commencé ce matin quand des groupes de jeunes se sont mis à brûler des pneus et ont installé des barricades de fortune autour du marché de Kiseka", a déclaré à l'AFP une porte-parole de la police, Judith Nabakooba.

Des policiers anti-émeutes et des éléments de la police militaire ont été immédiatement déployés pour disperser les manifestants et dégager les rues, a précisé Mme Nabakooba.

"Nous contenons les protestataires", a-t-elle assuré, précisant "ne pas encore avoir établi" la cause des violences. Les forces de l'ordre ont procédé à plusieurs arrestations, a-t-on constaté.

Les blessés souffrent pour la plupart d'ecchymoses et des conséquences des gaz lacrymogène, a précisé à l'AFP la Croix Rouge, ajoutant qu'une douzaine de personnes sur la cinquantaine de blessés l'ont été par balles et évacuées vers des hôpitaux.

Ces violences interviennent au lendemain de l'arrestation, pour la quatrième fois en moins d'un mois, du leader de l'opposition Kizza Besigye.

La police a interpellé l'opposant pendant plusieurs heures, après avoir brisé les vitres de sa voiture et l'avoir aspergé de gaz lacrymogènes. Il a été libéré dans l'après-midi, et reste sous le coup de plusieurs inculpations, notamment d'incitation à la violence et participation à un rassemblement illégal.

M. Besigye est à la tête d'un mouvement contre la cherté de la vie enclenché le 11 avril, près de deux mois après sa troisième défaite à l'élection présidentielle face au chef de l'Etat sortant Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.

Ayant renoncé après sa défaite à porter devant la justice ses allégations de fraude électorale massive, l'opposition a opté pour une nouvelle tactique consistant à appeler la population à se rendre au travail à pied pour marquer sa colère face à l'inflation.

Au moins six personnes ont été tuées depuis le début de ces manifestations contre la vie chère et leur répression par la police, selon un décompte de l'AFP.