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Conflit en Ossétie du sud Articles du 3 août 2008 au 11 août 2008 |
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Conflit en Géorgie : Tbilissi bombardé, malgré des appels au cessez-le-feu
AFP, le 11 août 2008 TBILISSI - Les opérations militaires se poursuivaient dimanche soir dans le Caucase, avec au moins un bombardement près de Tbilissi, malgré l'appel de la Géorgie à Moscou à entamer des négociations pour mettre fin aux hostilités. Plus de deux mille personnes, "dans leur écrasante majorité des citoyens russes", ont péri en Ossétie du Sud depuis le début de l'offensive géorgienne, a affirmé Grigori Karassine, un vice-ministre russe des Affaires étrangères.
Côté géorgien le bilan officiel est de 92 morts dont 40 civils.
Vers 21H00 GMT le porte-parole du ministre géorgien de l'Intérieur, Chota Outachvili a déclaré à l'AFP que la ville géorgienne de Gori était attaquée "massivement" par l'artillerie et l'aviation russes, et que des troupes au sol se préparaient à un assaut.
"Il y a eu des bombardements massifs à Gori toute la soirée (de dimanche) et maintenant nous recevons des informations concernant une attaque imminente de chars russes", a-t-il ajouté. "Gori est bombardée massivement par les airs de même que par l'artillerie", a souligné le porte-parole.
Les troupes russes "ne sont pas encore là-bas mais il semble qu'elles soient prêtes" à entrer dans Gori, a poursuivi M. Outachvili. Les forces géorgiennes ripostent au feu des positions russes, selon lui.
Gori est la plus grande ville géorgienne à proximité de la région séparatiste pro-russe d'Ossétie du Sud, en Géorgie, où des combats font rage depuis plusieurs jours entre forces russes et géorgiennes.
A 19H00 heures locales (15H00 GMT), un avion, volant très bas, a largué plusieurs bombes sur une base, qui comprend une piste et une usine d'aviation, près de la capitale géorgienne, a constaté une correspondante de l'AFP.
Les bombes sont tombées à proximité d'un hangar et n'ont causé aucun dommage aux installations et immeubles d'habitation riverains. La même base militaire avait été la cible d'appareils russes dans la matinée, selon les autorités géorgiennes.
Un avion russe a aussi largué dimanche soir une bombe à 200 m d'une piste de l'aéroport international de Tbilissi, a annoncé le ministère géorgien de l'Intérieur, sans que cela ne soit immédiatement confirmé de source indépendante.
Auparavant, une détente avait semblé s'amorcer, avec le retrait par Moscou de deux navires de guerre envoyés au large des côtes de la Géorgie, qui ont rallié dans la journée le port de Novorossiïsk, un peu plus au nord, sur la mer Noire.
Il s'agit du croiseur lance-missiles Moskva et de l'escorteur d'escadre Smetlivyi, des bâtiments de la Flotte de la mer Noire basée à Sébastopol, dans le sud de la péninsule ukrainienne de Crimée.
Plusieurs bâtiments avaient été dépêchés au large de la Géorgie pour empêcher la livraison par mer d'armes à ce pays.
L'Ukraine a menacé de son côté d'interdire aux navires de la Flotte russe de la mer Noire engagés contre la Géorgie, allié pro-occidental de Kiev, de revenir à leur port d'attache à Sébastopol dans la péninsule ukrainienne de Crimée.
Dans la journée, la Géorgie a aussi annoncé un retrait quasi-complet de ses troupes de l'Ossétie du Sud et un cessez-le-feu, tandis que l'armée russe prenait le contrôle de la capitale de la république séparatiste, Tskhinvali.
"Les forces armées géorgiennes ont cessé le feu dans la région de Tskhinvali", sur ordre du président Mikheïl Saakachvili, a déclaré le ministère géorgien des Affaires étrangères.
"La Géorgie fait savoir qu'elle est prête à entamer immédiatement des négociations avec la Fédération de Russie sur un cessez-le-feu et sur l'arrêt des hostilités", ajoute le communiqué.
Toutefois, la diplomatie russe a accusé la Géorgie de poursuivre les hostilités dans la république séparatiste d'Ossétie du Sud.
Le président géorgien a notamment appelé l'Otan à "stopper l'agression russe", dans une interview au quotidien allemand Rhein Zeitung à paraître lundi.
La Maison Blanche a averti Moscou que le conflit pourrait avoir un impact "important" sur ses relations à long terme avec les Etats-Unis et que la réaction russe au retrait géorgien, si celui-ci était confirmé, serait "un test".
L'ambassadeur américain à l'ONU , dont le pays est un proche allié de la Géorgie, a accusé la Russie d'empêcher le retrait des forces géorgiennes de l'enclave séparatiste d'Ossétie du Sud et a appelé à un cessez-le feu immédiat.
Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, qui est parti dimanche pour Tbilissi et Moscou pour proposer une "sortie de crise", a appelé à "arrêter la tuerie". L' UE a averti samedi qu'une poursuite des opérations militaires russes en Géorgie "affecterait" la relation UE-Russie.
Selon le président français Nicolas Sarkozy , président en exercice de l'UE, "il existe désormais de réelles perspectives pour parvenir rapidement à une sortie de crise" en Ossétie du sud, "après le retrait des forces géorgiennes" de cette république séparatiste, a annoncé l'Elysée.
Deux journalistes ont été tués en Ossétie du Sud où ils étaient entrés avec l'armée géorgienne, selon la radio Echo de Moscou. L'un était correspondant de l'hebdomadaire Russian Newsweek, l'autre photographe de l'agence de presse russe Itar-Tass.
A Tskhinvali, les habitants se réfugient dans les sous-sols", a affirmé le gouvernement rebelle sur son site internet, en ajoutant: "des produits alimentaires de première nécessité manquent. Il n'y a ni gaz, ni électricité."
Une première partie du contingent géorgien en Irak , où sont stationnés 2.000 hommes au total, est revenu dimanche en Géorgie et sera transféré sur la zone du conflit, selon les autorités géorgiennes. "Etat de guerre" également en Abkhazie Euronews – Le 10 août 2008
L'Abkhazie s'apprête à basculer dans "l'état de guerre" Il sera décrété dimanche soir sur une partie du territoire de la région séparatiste. Des troupes russes ont déjà fait leur entrée dans la capitale, Soukhoumi, pour soutenir les forces abkhazes. Une mobilisation partielle des réservistes a aussi été décidée par le pouvoir abkhaze.
Le président Sergueï Bagapch indique que l'état de guerre sera maintenu durant dix jours. L'armée abkhaze va également poursuivre ses bombardements aériens et ses tirs d'artillerie sur les gorges du Kodori. Un deuxième front s'est en effet ouvert samedi dans cette autre république indépendantiste de la Géorgie. Des soldats abkhazes, environ un millier, ont lancé une offensive dans les gorges du Kodori pour tenter d'en chasser les forces géorgiennes qui y sont déployées. Des unités abkhazes ont aussi avancé jusqu'au fleuve Ingouri, à la frontière géorgienne.
Sur la côte près de l'Abkhazie, quatre navires de la Flotte russe de la mer Noire ont été dépêchés pour imposer un blocus maritime à la Géorgie.
Les Ossètes fuient les combatsEuronews - Le 9 août 2008Ce sont les premiers réfugiés des combats en Ossétie du sud D'après les Nations Unies, au moins 1.000 personnes ont fui vers l'Ossétie du Nord qui fait elle partie de la Fédération de Russie. L'agence russe Interfax affirme que 140 bus ont été réquisitionnés pour les évacuer. ''C'est une vraie guerre, un vrai génocide, explique une femme sur le départ. C'est ce qu'on peut appeler une tuerie au grand jour. Ils lèvent la main sur les femmes enceintes et sur les enfants. Ce ne sont pas de vrais militaires.''
''Toute la nuit il y a eu des tirs. Nous sommes restés au sous-sol parce que les Géorgiens étaient en train d'incendier notre village'', raconte une autre réfugiée.
Le Haut commissariat aux réfugiés affirme qu'il ne peut pas recenser précisément le nombre de réfugiés. Les combats rendent chaque déplacement très difficile. Cette femme s'est ainsi retrouvée sans nouvelle des siens. ''Je ne sais pas ce qui est arrivé à mon mari et je ne sais pas où son mes proches'', explique-t-elle.
D'après l' ONU , au moins 500 personnes ont préféré prendre la direction de la Géorgie pour fuir les combats.
La Géorgie et la Russie poursuivent l'escalade militaire Tskhinvali sous le feu des combats, les soldats russes et géorgiens s'affrontent toujours pour le contrôle de la capitale d'Ossétie du Sud Dans la nuit de jeudi à vendredi, Tbilissi avait lancé l'assaut sur la ville. Réplique russe hier, de nombreux renforts, des chars et des troupes, sont arrivés sur place. La Géorgie parle de ''combats acharnés''. Elle va rapatrier 1000 hommes déployés en Irak pour faire face à l'intervention russe.
Les deux camps se livrent également à une guerre des déclarations. Hier soir, le président géorgien a affirmé avoir repris le contrôle de la quasi-totalité de l'Ossétie du sud, notamment de la capitale. Ce que contestent les Ossètes. Dans une allocution télévisée, Mikheil Saakachvili a annoncé qu'il allait décréter l'état d'urgence dans les prochaines heures. D'après lui, 30 Géorgiens ont péri dans les combats. La Géorgie a également renforcé sa présence militaire à la frontière avec l'Abkhazie, une région séparatiste proche de Moscou.
Dans le camp ossète, le président Edouard Kokoïty, affirme que 1.400 personnes sont mortes. Côté russe, plus de 10 soldats des forces de maintien de la paix ont perdu la vie d'après le bilan officiel. La guerre se joue également dans les airs. Les autorités géorgiennes accusent la Russie d'avoir bombardé plusieurs de ses villes. Et elles ont fait évacuer le bâtiment de la présidence de peur d'une attaque de l'aviation russe.
Escalade dans le conflit en Ossétie du Sud
Euronews, le 8 août 2008
La Russie intervient dans le conflit en Ossétie du Sud quelques heures après le lancement d'une offensive hier soir par la Géorgie contre sa région séparatiste.
D'après le ministère géorgien de l'Intérieur, des avions russes ont bombardé plusieurs positions au sud de l'Ossétie du sud où font rage les combats entre les troupes géorgiennes et les séparatistes dont les Russes sont les principaux alliés
. Le président géorgien Mikhail Saakashvili accuse la Russie de l'agresser. Le président russe Dmitri Medvedev a lui convoqué le Conseil de sécurité russe.
Sur le terrain, les troupes géorgiennes seraient entrées dans la capitale, Tskhinvali, d'après Mikhail Saakashvili.
Au moins une dizaine de soldats géorgiens auraient été tués. D'après des agences russes, des soldats de maintien de la paix russes auraient perdu la vie, d'autres sont blessés. Il y aurait également au moins quinze morts parmi les civils ossètes.
Vingt-et-un blessés dans des affrontements en Ossétie du Sud
AP - Le 7 août 2008TBILISSI, Géorgie - De violents affrontements au cours de la nuit de mercredi à jeudi ont fait au moins 21 blessés en Ossétie du Sud, selon les autorités. Jeudi, le président Mikhaïl Saakachvili a appelé les forces géorgiennes à cesser le feu dans la région séparatiste, où le récent regain de tensions suscite la crainte d'un véritable conflit.
Des représentants de Géorgie et d'Ossétie du Sud devaient se retrouver jeudi pour tenter de trouver une issue à la crise, mais des responsables séparatistes ont fait savoir que la réunion avait été annulée en raison des bombardements géorgiens.
Le président Saakachvili qui s'est engagé à rétablir l'autorité de Tbilissi en Ossétie du Sud ainsi qu'en Abkhazie, autre région séparatiste, a appelé dans la journée les forces géorgiennes à cesser le feu.
Le chef d'Etat géorgien a également précisé lors d'une intervention diffusée à la télévision qu'il avait également exhorté les dirigeants séparatistes d'Ossétie du Sud à entamer des négociations pour résoudre le conflit. Il propose que la Russie puisse devenir le garant d'une large autonomie de l'Ossétie du Sud si la région reste sous le contrôle de la Géorgie.
L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, qui ont fait sécession de la Géorgie au début des années 1990, ont noué des liens étroits avec la Russie. Des responsables géorgiens ont accusé Moscou d'être à l'origine des récents affrontements.
Selon le gouvernement séparatiste d'Ossétie du Sud, la capitale de la région, Tskinvali, et les zones proches ont été la cible au cours de la nuit d'intenses pilonnages d'artillerie et de bombardements au mortier depuis un territoire contrôlé par la Géorgie, tirs qui selon lui ont fait 18 blessés.
Les autorités géorgiennes ont déclaré de leur côté qu'elles avaient été contraintes de riposter à des tirs des forces séparatistes d'Ossétie du Sud contre des soldats géorgiens présents dans la région. Trois militaires géorgiens ont été blessés dans les accrochages, a précisé Temur Iakobachvili, ministre géorgien en charge des questions séparatistes.
Dans un communiqué diffusé jeudi, la France, au titre de la présidence du Conseil de l' Union européenne , a exprimé "sa vive préoccupation devant la dégradation de la situation en Ossétie du Sud (Géorgie) et les nouveaux accrochages armés".
Elle a appelé "instamment toutes les parties à la plus grande retenue", et les a invitées "à faire baisser immédiatement le niveau des tensions et à éviter toute escalade".
L'UE exhorte "à la reprise du dialogue direct entre toutes les parties, qui seul pourra permettre un règlement durable de la crise", conclut le communiqué.
Combats en Ossétie du Sud : rappel des faits Comment en est-on arrivé là ? Et comment est-on passé d'une guerre des nerfs à des combats d'une telle violence ?
L'origine du conflit remonte à l'éclatement de l'URSS en 1991 L'Ossétie du nord reste dans la Fédération russe alors que le sud est sous domination géorgienne.
Mais l'Ossetie du sud se déclare indépendante. Depuis la tension est latente et tout s'est finalement accéléré la semaine dernière.
Auparavant les incidents se sont multipliés. Aout 2007, un missile s'abat en territoire géorgien.
Le Président Mikheïl Saakachvili se rend alors sur les lieux. Il dénonce une provocation russe. Moscou est accusée de soutenir les indépendantistes ossètes.
Puis en juin dernier la tension monte d'un cran.
Les forces géorgiennes interpellent de façon musclée quatre soldats russes de maintien de la paix à proximité de la frontière abkhaze, autre région séparatiste pro-russe.
Le ton monte une nouvelle fois entre Moscou et Tbilissi...
Enfin sur le plan politique, les Ossètes du Sud procèdent en novembre 2006 à un référendum et élisent leur propre président. Vote qui n'a été reconnu ni par la Géorgie, ni par la communauté internationale.
Mais avec la reconnaissance mondiale de l'indépendance du Kosovo en mars dernier, l'Ossetie du Sud demande maintenant qu'il en soit de même pour elle.
Conflit Géorgie-Ossétie du sud : mobilisation de troupes et évacuation de civils
Euronews – Le 3 août 2008Le conflit entre la Géorgie et la région séparatiste d'Ossétie du Sud semble passer à la vitesse supérieure Les séparatistes ossètes accusent Tbilissi d'envoyer des troupes dans la zone de conflit et d'avoir pris des civils pour cible. Au moins 6 personnes ont péri dans les échanges de tirs dans la nuit de vendredi à samedi. La Russie, qui possède une force de maintien de la paix dans la région, a appelé à la retenue. La situation a poussé le Premier ministre autoproclamé d'Ossétie du sud à prendre des mesures vis-à-vis des civils : "La nuit dernière a été calme, mais dans la matinée les tirs en provenance de la Géorgie ont repris à proximité du village Mugut. La situation reste tendue. Le gouvernement a pris la décision d'évacuer les enfants."
Des enfants ont été évacués en autocar de la région de Tskhinvali vers des camps en Russie, plus précisément ceux de la République russe d' Ossétie du Nord.
Selon un site des séparatistes, des tireurs géorgiens ont pris délibérément pour cibles de jeunes ossètes.
La Géorgie, elle, accuse les séparatistes de vouloir l'entraîner dans un conflit militaire. Tbilissi réclame que la force de maintien de la paix russe soit remplacée par une force internationale. Ce que refuse Moscou.
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