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La guerre du pétrole a commencé au Nigeria. Le Monde, le 23 mai 2009.



Visite sous haute surveillance pour Fillon dans le delta du Niger

 
NouvelObs.com, le 24 mai 2009

Le Premier ministre, accompagné par Christophe de Margerie, le dirigeant de Total, a visité la plateforme pétrolière dans le delta du Niger. Une région secouée par les actions violentes.

Le Premier ministre François Fillon a achevé samedi 23 mai, sa tournée africaine entamée au Cameroun par le sud du Nigeria où il a visité une plateforme pétrolière du groupe Total. Il est le premier dirigeant français depuis Jacques Chirac en 1999, à se rendre dans le géant anglophone de l'Ouest africain. Avec une sécurité maximale , une dizaines d'hommes lourdement armés et des véhicules blindés légers, François Fillon s'est d'abord rendu sur le chantier naval français à Onné, dans le delta du Niger. Là, il a affirmé qu'elle était une région "stratégique", une "zone économique majeure". Elle est également une région secouée par un regain de violences depuis une semaine, notamment de la part du Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend), avec des actions visant les intérêts pétroliers.

Delta d'avenir

"C'est certainement l'une des régions du monde qui est l'un des plus beaux fleurons à long terme", affirmait, la veille, le directeur général de Total, Christophe de Margerie, qui accompagnait le Premier ministre.
Total, qui réalise 15% de sa production africaine au Nigeria entend accroître cette part à l'avenir. "Nous estimons le manque à gagner résultant des prises d'otages et sabotages à environ 500.000 barils par jour" pour l'ensemble des pétroliers présents dans le delta" a affirmé son dirigeant. François Fillon a proposé au président nigérian Umaru Yar'Adua d'assister l'armée nationale pour sécuriser la zone, en assurant la "formation d'unités" et en mettant le cas échéant des "moyens" à sa disposition.

Hommage à Total

Par conséquent, la nouvelle plateforme d'Akpo, un investissement de 6 milliards de dollars, situé à quelque 110 km des côtes, accueillait en grande pompe le Premier ministre : tapis rouge, haie d'honneur des ouvriers et rillettes du Mans pour faire plaisir à ce Sarthois d'origine. "C'est pour moi l'occasion de venir rendre hommage à une très grande entreprise française" qui "réalise ici une véritable prouesse technologique", a salué le chef du gouvernement.
Interrogé sur le fait de savoir si ce déplacement n'était pas "une opération de communication pour Total", François Fillon s'est emporté contre "ce sport national français qui est de dénigrer les grandes entreprises qui sont la force de la France".
En mars dernier, le Premier ministre avait défendu Total, qui avait annoncé 555 suppressions d'emplois français malgré des bénéfices record.

 

 

   
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