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Reuters, le 13 mars 2010 Plus d'un millier de personnes - 1.300 dont 400 sans-papiers selon la police, plus de 1.500 au total selon les organisateurs - ont manifesté samedi à Paris pour protester contre la reprise des expulsions de logements, prévue mardi. Des défilés ont eu lieu dans une quinzaine d'autres villes. En France, la trêve hivernale interdit toute expulsion locative entre le 1er novembre et le 15 mars. Selon les associations, plus de 105.000 jugements d'expulsion ont été prononcés en 2008 et plus de 11.000 ménages ont été expulsés de leur domicile avec le concours de la force publique. "On n'est pas méchants, on veut un logement!", "Solidarité avec les expulsés!", "Police partout, justice nulle part!", ont scandé les manifestants parisiens, dont certains portaient des pancartes où l'on pouvait lire "Jamais sans toit" et "Halte aux expulsions". Les manifestants, qui ont défilé entre République et Richelieu-Drouot, ont demandé au micro l'arrêt des expulsions, l'application la loi sur le Droit au logement opposable (Dalo), le droit de réquisitionner des logements ainsi que les moyens de dédommager les propriétaires. Pour le secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu, un moratoire sur les expulsions ne saurait être la solution. "Les propriétaires privés et publics vont se dire: 'Je ne prends plus aucun risque et je ne loge plus de foyers modestes car si derrière il y a un pépin pour payer le loyer, je ne pourrai plus récupérer mon logement'", a-t-il expliqué sur LCI. La solution est selon lui de "prévenir des expulsions" via une garantie des risques locatifs "qui permet, dès le deuxième mois d'impayés, d'avoir un travailleur social qui va intervenir pour régulariser la situation". Il a aussi rappelé la mise en place de commissions de prévention des expulsions dans chaque département. Selon le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre, dix millions de personnes sont aujourd'hui touchées par la crise du logement, et 3,5 millions sont très mal logées. Les dépenses consacrées au logement atteignent "un record historique - en moyenne 25% du budget des ménages - et les plus modestes y consacrent 40% voire 50% de leurs ressources". Dans un communiqué commun, le Réseau stop aux expulsions de logement (Résel) et le Collectif des associations unies écrivent que 1,8 million de locataires se trouvaient en difficulté de paiement en 2006, dont 500.000 en situation d'impayés. "Tout porte à croire que la situation des ménages va encore s'aggraver dans les mois à venir sous l'effet de la crise économique", ajoutent-ils.Fin de la trêve des expulsions : l'Etat critiqué Les échos, le 15 mars 2010 La fin de la trêve hivernale des expulsions locatives, qui interviendra lundi, ravive les critiques sur les dysfonctionnements de l'Etat, garant du récent droit au logement, formulées par un front d'associations unies.
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