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Evacuation d'un campement rom de Saint-Denis, le "plus ancien" d'Ile-de-France
 


AFP, le 6 juillet 2010

SAINT-DENIS — Le campement du Hanul à Saint-Denis, qui comptait entre 150 et 200 Roms et était le plus ancien d'Ile-de-France selon des associations, a été évacué tôt mardi matin, a-t-on appris de sources concordantes.

Une compagnie de CRS, d'un effectif de 75 personnes environ, est intervenue tôt mardi matin et l'évacuation était terminée vers 7 heures.

"On a laissé les gens prendre leurs biens, et immédiatement, la pelleteuse est entrée", a raconté Saimir Mile de l'association la Voix des Roms, qui était sur place.

Une délégation a rencontré des élus de Saint-Denis en milieu de journée, pour demander des hébergements d'urgence, un nouveau terrain et une nouvelle convention d'installation.

Mais aucune solution d'hébergement ne leur a été proposée par la mairie. "On n'a pas eu de réponse à la question 'où on va dormir ce soir?' ", a dit Saimir Mile à l'issue de cette réunion. La mairie "a refusé d'ouvrir un gymnase", a-t-il déploré.

"On ne proposera pas de nouveaux terrains", a dit l'adjoint au maire David Proult, ajoutant que la mairie voulait "éviter la pérennisation des bidonvilles".

"C'est à ceux qui ont procédé à l'expulsion de réfléchir à ça", a-t-il poursuivi, estimant que l'Etat avait "laissé la situation pourrir".

Selon les associations la Voix des Roms et Parada, le Hanul existait depuis 10 ans, ce qui en faisait le plus ancien campement rom d'Ile-de-France, et une convention avait été signée il y a sept ans avec la mairie et la communauté d'agglomération Plaine commune. L'eau courante et des sanitaires y avaient été installés.

Lundi, les associations avaient expliqué lors d'un point de presse dans le Hanul que des policiers étaient passés vendredi et lundi pour demander aux Roms de faire leurs bagages et de partir car le camp allait être rasé.

La préfecture a expliqué qu'il s'agissait d'appliquer des décisions du tribunal de Bobigny remontant à octobre 2007 et février 2010. Elle a dit avoir "volontairement" attendu la fin de l'année scolaire pour organiser l'évacuation, car des enfants du Hanul étaient scolarisés à Saint-Denis.

   
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