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Chaque année, quelque 35 000 étrangers sont retenus

Centres de rétention La France compte aujourd'hui une trentaine de centres de rétention administrative (CRA) de 40 à 140 places. Le futur centre au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) comptera 240 places.

Locaux de rétention Il existe aussi des locaux de rétention (LRA) installés dans des cellules de garde à vue, des chambres d'hôtel, des espaces d'aérogares... Peu encadrés, ils peuvent être créés par une préfecture, à titre permanent ou temporaire, lorsque les étrangers "ne peuvent être placés immédiatement dans un CRA". Leur nombre n'est pas connu précisément. Il y aurait aujourd'hui une soixantaine de locaux permanents, auxquels s'ajoutent plusieurs dizaines de locaux créés temporairement.

Durée de rétention Chaque année, quelque 35 000 étrangers sont retenus en métropole de 24 heures à 32 jours. La durée moyenne est de 13 jours.

Un collectif inconnu en matière d'aide aux étrangers va intervenir en rétention
 


LeMonde, le 11 avril 2009

Six associations se partageront, à partir du 2 juin, la mission d'aide aux étrangers placés en centre de rétention administrative (CRA) dans l'attente d'une expulsion. Leurs noms ont été révélés, vendredi 10 avril, par le ministère de l'immigration, après des mois de polémique. Ont donc été retenus : la Cimade, qui intervenait seule jusqu'alors, l'Association service social familial migrants (Assfam), Forum réfugiés, France Terre d'asile, l'Ordre de Malte et... le Collectif respect, inconnu des principaux acteurs de la défense du droit des étrangers.

Eclatant la mission assurée par la Cimade dans l'ensemble des centres, la réforme décidée par le ministère répartit en huit lots les établissements. Le Collectif respect a été retenu pour intervenir dans les centres d'outre-mer (lot 5), en Guyane, à la Réunion et en Guadeloupe, d'où sont expulsées chaque année plus de 12 000 personnes.

Ce collectif a été créé en 2003 par la droite au lendemain du match de football France-Algérie au cours duquel La Marseillaise avait été sifflée. Il s'est donné pour but de "promouvoir le respect dû à l'autorité légitime, en particulier aux institutions et au président de la République" et affirme être une association "apolitique" . Jusqu'en décembre 2008, cependant, son président était Frédéric Bard, membre de l'UMP Paris et chargé de mission au département développement solidaire du ministère de l'immigration.

La Cimade, pour sa part, n'interviendra plus que dans les CRA de Bordeaux, Nantes, Rennes, Toulouse et Hendaye (lot 1), de Nîmes, Perpignan et Sète (lot 4) et celui du Mesnil-Amelot (lot 6). Les deux associations d'aide aux demandeurs d'asile, Forum réfugiés et France Terre d'asile seront, elles, présentes pour la première dans les centres de Lyon, Marseille et Nice (lot 3) et pour la seconde dans ceux de Palaiseau, Plaisir, Coquelles et Rouen-Oissel (lot 7). L'Assfam, spécialisée dans l'accueil et l'intégration des migrants et employant 110 salariés - dont bon nombre d'assistantes sociales "ayant des compétences en droit des étrangers" , assure-t-elle - interviendra dans les centres de Bobigny, Paris et Vincennes (lot 8).

Enfin l'Ordre de Malte sera présent dans les CRA de Lille, Metz et Geispolsheim près de Strasbourg (lot 2). Cette organisation caritative gère des centres médicaux dans une vingtaine de pays. A cette vocation hospitalière, elle a ajouté un pôle d' "aide à la famille" , où elle accueille et prend en charge des déboutés du droit d'asile à qui elle propose une aide au retour.

Le ministre de l'immigration, Eric Besson, a annoncé vendredi vouloir établir une coordination entre ces différents acteurs. Il promet un dispositif pour "faciliter l'échange de bonnes pratiques, la connaissance de la réglementation ainsi que la mutualisation de formations et de compétences, et de permettre des échanges réguliers et approfondis entre associations" . Forum réfugiés et France Terre d'asile ont aussi appelé à une "collaboration" entre associations.

Cependant, la Cimade craint que le nouveau dispositif conduise ces dernières à "se poser en concurrentes les unes des autres" . Et qu'ainsi le "rôle de contre-poids des ONG et la défense des droits des étrangers deviennent quasi-impossibles" .

D'autant que la mission d'intervention qui consistait jusqu'alors "à informer les étrangers et à les aider à exercer leurs droits" a été réduite par décret en une fonction "d'information, en vue de l'exercice de leurs droits" .

 

 

   
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