MAPUTO — Près de 300 personnes ont été arrêtées au Mozambique au cours des trois jours d'émeutes contre la vie chère qui ont fait 13 morts et plus de 400 blessés la semaine dernière, a indiqué la police mardi.
286 manifestants ont été interpellés, en majorité "des jeunes gens des deux sexes, des chômeurs, des vendeurs de rues ou des individus ayant consommé de l'alcool", a précisé la police dans un communiqué.
Les charges retenues contre eux n'ont pas été détaillées et le porte-parole de la police n'était pas immédiatement joignable pour donner des précisions.
"Ces émeutes, caractérisées par une forte dose de violences, ont été organisées par des messages électroniques via téléphones portables", a rappelé la police.
Soixante-six magasins ont été pillés et trois banques vandalisées dans ces violences, selon le communiqué.
Les émeutes ont commencé mercredi dans la capitale Maputo quand des milliers de manifestants sont descendus dans les rues des quartiers pauvres pour protester contre une nouvelle hausse du prix du pain. Elles se sont ensuite étendues à plusieurs villes du centre et du nord du pays.
La police a tenté de contenir les manifestants avec des balles en caoutchouc avant d'ouvrir le feu à balles réelles sur la foule, qui avait dressé des barricades sur les axes principaux. Au total, 13 personnes ont péri et 403 ont été blessées dans les affrontements, selon le gouvernement.
Les prix ont flambé ces derniers mois au Mozambique, notamment en raison de la dépréciation de la devise nationale dans un pays très dépendant des importations.
65% des 23 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté, en dépit de la solide croissance que connaît le Mozambique depuis la fin de la guerre civile (1976-1992) qui a suivi l'indépendance de l'ancienne colonie portugaise.